Je suis parrain de Saïda…

à Monsieur le Préfet de la Gironde,

Monsieur le Préfet,

J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur le cas de la famille Youssoupov, originaire du Daghestan en Russie, en demande de régularisation de leur situation au titre du séjour en France.

Mourad et Zaïra Youssoupov sont arrivés à Bordeaux à l’été 2010, avec leurs trois enfants Saïda (8 ans), Abakar (6 ans) et Kamilla (4 ans). Ils ont quitté le Daghestan (la Russie) pour fuir les persécutions dont ils étaient victimes depuis plus de 15 ans, de la part tantôt de la police corrompue (emprisonnements à répétition sans motif valable, racket), tantôt d’organisations de la mouvance terroriste (menaces, intimidations, tentatives de les impliquer dans des actions criminelles). Les enfants sont scolarisés à l’élémentaire du Vieux Bordeaux et à la maternelle du Pas St-Georges à Bordeaux, et ont tissé depuis l’automne des relations d’amitié avec les autres enfants du quartier. Malgré la précarité de sa situation matérielle, la famille a trouvé ici un équilibre et multiplie les initiatives pour se reconstruire et s’intégrer : cours de français pour les parents, sport et autres activités pour les enfants… La demande d’asile des Youssoupov a été refusée en première instance fin 2010, et ils ont reçu une obligation de quitter le territoire français. Ils ont déposé un double recours contre ces décisions, auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile ainsi que devant le Tribunal Administratif de Bordeaux. L’émotion de ceux qui connaissent bien cette famille est grande. Et l’idée d’une possible expulsion les révolte. Un comité de soutien à cette famille a été créé par des parents d’élèves, enseignants et responsables associatifs du quartier Saint Pierre. Ce comité a organisé une cérémonie publique de parrainage républicain, place Camille Jullian, le 13 mai dernier. Aux côtés de Marie Bové et Naïma Charaï, conseillères régionales, j’ai accepté d’être parrain de Saïda.

Je considère que notre République s’honorerait à prendre en compte à la fois la détresse de cette famille et l’élan de solidarité manifesté par la communauté scolaire et associative de leur quartier. C’est pourquoi, je vous demande, monsieur le Préfet, de bien vouloir surseoir à la décision d’expulsion du territoire de la famille Youssoupov et de réexaminer le dossier en vue d’une régularisation de leur situation.

Je vous prie d’agréer, monsieur le Préfet, mes salutations distinguées.

Vincent Maurin