Le logement devient un luxe, nous en ferons un droit !

affiche-logementAvec 16 % de logements sociaux, la ville de Bordeaux a bien du mal à répondre à la première urgence sociale : l’accès au logement pour tous.

Et pourtant les grands programmes ne manquent pas. Ginko, Bassins à flot, Euratlantique, Brazza… devraient permettre de grandes ambitions pour le logement locatif social. Mais tous limitent la part du locatif vraiment social à 1 logement sur 4 sortis de terre. Impossible donc d’inverser la tendance. Il n’y a qu’à voir les publicités pour s’en convaincre : Bordeaux est devenu le terrain de jeu indécent du logement défiscalisé (loi Duflot), où il ne s’agit que de faire du placement d’argent dans la pierre.

Et quand l’Etat s’en mêle enfin, on pourrait espérer un rapport de force inversé. Que nenni ! Exemple à Castéja :

L’espace foncier de l’ancien commissariat pourrait être un site pilote en matière de logement social. Situé dans un quartier où celui-ci est absent, Castéja, après avoir hébergé durant des décennies l’institution des jeunes sourdes et muettes, conserverait ainsi l’objet social de sa fondation: la solidarité et l’intérêt général ! Ce ne sera visiblement pas le cas.

Si Alain Juppé y affichait, il y a 6 mois, l’ambition de « 45% de logements sociaux », jamais il n’en a donné la répartition. Comme pour tous les projets bordelais, l’accession libre y était majoritaire . Et ‘accession sociale à la propriété, comme les logements de type PLS (qui ne sont plus considérés par personne comme des logements sociaux) sont dominants. Alors même que 80% des demandeurs n’ont pas les moyens d’y prétendre. C’est donc bien le logement pour tous qu’il faut promouvoir rapidement !

Nous n’avons eu de cesse, en conseil de CUB comme en conseil municipal, de demander que le dispositif Duflot (décote foncière) soit utilisé massivement à Bordeaux. Deux sites bordelais ont d’ailleurs fait l’objet d’une révision à la hausse, de la part du locatif PLUS/PLAI (social), suite à l’insistance des élus PCF de la CUB.

Alors qu’à Castéja, pour simplement 15 logements sociaux supplémentaires, il a fallu des mois de tractations ! « Puisqu’il ne s’agit que de 200 logements programmés pourquoi la totalité ne serait-elle pas accessible à tous ? 100% de logements sociaux à Casteja, est-ce possible ? Nous répondons oui…. Et vous monsieur le Préfet, et vous monsieur le Maire ..? » Avons-nous interrogé.

Pour le premier, la réponse est claire : le logement social, c’est possible mais plus tard, et ailleurs. Pour le second, la réponse est à l’image de la pratique sociale-démocrate du gouvernent: une logique de moindres coûts et de demi-mesures…

Avec les élus du Front de gauche, nous contestons fermement ces atermoiements. Le logement pour tous doit faire une entrée fracassante dans les quartiers où il a été banni par des décennies de conservatisme !

Oui l’Etat et la CUB doivent se montrer plus offensifs dans la mobilisation des friches de terrains militaires ou ferroviaires bordelais, dès lors qu’aucune reconversion économique n’y est envisageable.

Oui, il faut créer un établissement public foncier, capable de contenir la loi du marché.

Oui, il faut demander à l’opérateur InCité de mieux réguler encore les conséquences des réhabilitations du Centre historique.

Oui il faut oser réquisitionner les logements dont la vacance n’a qu’un but spéculatif.

Oui, il faut stopper les hausses de loyers et de charges.

Oui, il faut donc, comme le demandent associations et syndicats, créer un véritable service public national du logement, garantissant le droit.

Parce que nous ne résoudrons pas à laisser Bordeaux devenir une ville-dortoir avec la LGV, une ville-boutique avec ses commerces ouverts le dimanche ou une ville-musée autour de belles pierres, nous appelons les bordelaises et bordelais à construire avec nous le Bordeaux pour tous.

Petite enfance: Bordeaux patine !

Il ne se passe pas une semaine sans que je sois saisi de cas précis de familles sans solution pour la garde ou la scolarisation de leurs enfants de moins de trois ans. Pour deux raisons:

L’objectif du maire de parvenir à 6000 places d’accueil petite enfance d’ici 2014 est en passe d’être atteint… Sauf qu’il ne suit pas la courbe de la demande ! Les nouveaux habitants sont là et les listes d’attente aussi…

Les annonces ministérielles ont stimulé la demande de scolarisation des enfants de moins de 3 ans… Sauf qu’il n’y aura que 3 postes dédiés pour 50 écoles maternelles à Bordeaux. Au final, il est possible qu’on assiste à un nouveau recul de la scolarisation des tout petits… Avec la bénédiction de la Mairie, qui ne veut pas débloquer les moyens en personnel ATSEM, ni agrandir les locaux…

Voici notre tribune municipale de juin:

Petite enfance: recul du service public !

 Il y a peu, sur France inter, Alain Juppé se vantait d’avoir supprimé, avec Nicolas Sarkozy, 150000 emplois dans la fonction publique et demandait d’aller encore plus loin aujourd’hui en dégraissant l’emploi des collectivités territoriales… Avec la multiplication des délégation de service public (DSP) concernant la petite enfance, c’est ce à quoi le maire s’emploie aujourd’hui à Bordeaux.

D’après un rapport présenté en février dernier (Chambre régionale des comptes),  seulement 36% des petits bordelais sont accueillis en crèche municipale. 55% des établissements petite enfance sont gérés par la commune. Ce taux est de 64% au plan national. Il est souvent de 100% dans les municipalités communistes. 

La délibération du conseil du 29 avril 2013 présente comme « innovante » le recours à une DSP pour le service de petite enfance. C’est une façon de voir les choses… Car constatant les insuffisances des opérateurs privés, de nombreuses collectivités se posent la question de mettre fin aux DSP pour réorienter en régie des services comme la gestion de l’eau et des transports en commun.

Alors que la récente grève des agents de la petite enfance a mis en avant le déficit flagrant de personnel dans les crèches municipales, le maire tourne le dos au service public, en ayant recours au privé. Car, les financements de structure étant conservés par la ville, c’est bien sur le service et en particulier sur les charges de personnels que la ville invite le futur prestataire à faire de économies. Quand on assume de faire des économies sur le dos de la petite-enfance et que l’on trouve ça « innovant », c’est qu’il reste du chemin pour retrouver le sens de l’intérêt gènéral.

De plus, et cela ne concerne pas uniquement la mairie, nous venons d’apprendre que seuls trois postes d’enseignant dédiés à l’accueil des deux ans seront attribués à la Ville de Bordeaux (l’un à Belcier, l’autre à Bacalan, le troisième à La Benauge). Le compte n’y est pas, la tendance à la déscolarisation des deux ans déjà fortement amorcée depuis plusieurs années (le manque de place pour faire dormir les « petits » et de personnel qualifié pour accompagner les enseignants étant les arguments favoris de la municipalité) ne sera pas inversée, contrairement à ce qui se fait dans un grand nombre d’écoles privées.

En effet, une volonté politique encore une fois insuffisante ne permettra pas aux petits bordelais, particulièrement aux plus défavorisés (aucun enfant de moins de trois ans au Grand Parc), de bénéficier d’une scolarisation à partir de deux ans. Là encore, les mesures d’austérité interdisant de recruter davantage d’enseignants rejoignent et prolongent les divers arguments qui visent à faire reculer l’offre de service public concernant la petite enfance.

Bordelaises, bordelais, ne laissons pas faire. Mobilisons-nous pour le droit à une offre d’accueil collectif pour les moins de deux ans et une scolarisation des moins de trois ans dans tous les quartiers de Bordeaux. Pour que Bordeaux soit belle et rebelle !

Pont Bacalan-Bastide… pour que la fête soit complète…

Nous tenons cette conférence de presse, entre élus et militants communistes

          quelques heures avant la délibération du Conseil municipal de Bordeaux proposant de baptiser le pont Bacalan-Bastide du nom de Jacques CHABAN DELMAS,

         la veille de la pose de la travée centrale reliant les quatre piles et donc les deux rives.

Et c’est parce que nous ne boudons pas notre plaisir de voir enfin réalisé ce franchissement rive droite-rive gauche que nous voulons marquer aujourd’hui notre impatience à « finir le travail ».

En effet, l’idée de ce franchissement, à cet endroit précis, est porté, depuis 30 ans par les communistes. Nous avons multiplié déclarations, motions, tracts, actions diverses pour faire valoir deux idées simples :

–         Besoin d’une traversée intra-urbaine fluidifiant les déplacements domicile-travail des habitants et salariés des deux rives.

–         Y garantir un transport en commun public par rail, connecté en boucle à la ligne de ceinture SNCF.

Si le tunnel rail-route nous a longtemps mobilisés. Nous avons pris acte, en 2000, du choix majoritaire en faveur du pont et avons œuvré et pour qu’il ne ferme pas le Port de la Lune et pour qu’il réserve un transport en commun en site propre.

C’est donc le Pont à travée levante ( 4 voies pour véhicules, 2 voies TCSP et voies séparées pour vélos et piétons ) qui nous offre ce magnifique spectacle aujourd’hui.

Bravo ! 

Rapidité, prouesses techniques, défi environnemental par le transport maritime et fluvial des 443 mètres des 3 travées, forte communication de la CUB et pédagogie adaptée grâce à Cap Sciences, sont les atouts de cette réalisation.

Mais pour que la fête soit complète, il faut, selon nous, que l’essence même de la genèse de cet ouvrage « faciliter les déplacements entre deux rives », soit traitée jusqu’au bout :

A savoir, le raccordement par tram, ou tram-train, des gares de Cenon Pont Rouge et Cracovie !

En effet, on ne peut ignorer les limites objectives de la fonction « routière » de ce franchissement, tant la pression grandira encore pour les déplacements pendulaires domicile-travail, d’autant que cela s’accompagnera d’une urbanisation énorme des deux rives en têtes de pont (près de 10000 logements en projet de part et d’autre) .

Il faut donc, nous semble-t-il, avoir l’ambition d’un maillage du réseau de transport en commun réorienté vers le rail. Plus écologique, plus sûr, plus rapide, plus efficace, plus économique, ce tram-train de ceinture pourrait devenir cette épine dorsale d’un réseau non plus égocentré vers une ville-centre saturée, mais drainant Bassins à flot, Cracovie-Bruges, Caudéran, Arlac, Pessac, St Jean-Euratlantique, Benauge, Cenon Pont rouge et Bastide Niel, avec lignes de bus en correspondances.

C’est donc de la réponse à cet enjeu que dépendra le succès, in fine, de ce pont… Pour que, d’objet de curiosité des premiers mois, il devienne source de satisfaction, à terme, pour ceux qui bossent  !

Enfin, parlons du nom du pont :

Tout le monde l’appelle Bacalan-Bastide. Certains le surnomment même BaBa.

Le président de la CUB a lancé, en solo, le nom de Toussaint Louverture, parce que c’était la commémoration du 10 mai contre l’esclavage et qu’il fallait « faire un coup ». Le Maire de Bordeaux a réagi, vexé, en proposant de délocaliser le nom de Chaban Delmas hors Lescure. Le PS tente alors de relocaliser le nom de Chaban sur le Pont d’Aquitaine pour sauver Louverture. Le Maire organise une pseudo concertation pour que d’autres noms isolent Toussaint. Puis il convoque une commission viographie pour rester dans les clous de la vie démocratique. Celle-ci est loin d’être unanime pour nommer le pont Chaban Delmas, tout en reconnaissant que ce grand homme mérite de prêter son nom à un ouvrage de renom. Des membres, non élus, y développent  deux idées intéressantes :

–         Chaban, lui-même, s’est toujours refusé à donner des noms de personnages aux ponts bordelais. Lui rendre hommage aujourd’hui serait de rester d’abord fidèle à ce principe.

–         On ne peut pas dire que les deux quartiers, demain reliés, aient bénéficié de l’intérêt majeur que leur portait Chaban. Tant, ils furent, l’un et l’autre, sacrifiés sur l’autel de la désindustrialisation des années 70-80.

Pour notre part, nous restons sur l’idée que ce pont adresse un signe fort à deux quartiers populaires en attente, depuis 30 ans, de renouvellement urbain, de désenclavement et au fond… de reconnaissance.

Ces deux quartiers ont bâti un pan de l’histoire ouvrière et industrieuse de Bordeaux. Ils en portent encore non seulement des traces patrimoniales, mais aussi des perspectives économiques d’avenir (Chantier naval rive droite, Refit et SAFT rive gauche).

Ce pont est conçu comme une liaison urbaine, apaisée, non autoroutière. C’est donc en toute logique, que le nom Bacalan-Bastide est déjà entré dans les mœurs.

Si nous sommes seuls, en tant qu’élus, à défendre Bacalan-Bastide, nous pensons être toutefois en phase avec une majorité de Bordelais, lassés ou amusés par l’idée que la « prise » du pont (par le nom) constituerait un fait de guerre majeur en cette fin d’année 2012 !

 

 

Bassins à flot: un projet loin d’être exemplaire !

On connait la place stratégique des Bassins à flot pour le développement de la ville au nord. Un quartier qu’on ne peut considérer « en devenir » que si les propositions d’aménagement s’appuient sur la richesse d’une histoire, d’un patrimoine industriel et d’un savoir-faire ouvrier. L’intervention citoyenne a fait bouger le projet initial. On sent un infléchissement en faveur d’une mixité fonctionnelle trop absente du projet Grumbach de 2004, prisonnier d’une commande municipale destinée à faire table rase de l’industrie et de la présence de navires de grand gabarit.

Mais avec le travail de Nicolas Michelin, arriverons-nous à optimiser pleinement le potentiel rare que représentent ces Bassins en Centre ville ? Aurons-nous l’ambition de
concilier habitat, services et industrie ? Serons-nous de ces villes portuaires qui considèrent la voie d’eau non comme un obstacle au développement, non comme un simple atout touristique, mais comme un vecteur premier de développement durable pour l’économie, le transport, les déplacements ? La réponse viendra de la mise en œuvre
ou non du projet du Port maritime de Bordeaux sur le Bassin n°1. Projet de refit de yachts de grande envergure capable de générer entre 5 et 600 emplois en 50 corps de métiers répartis sur plusieurs sites rive gauche et rive droite.

Projet ardemment combattu par des promoteurs immobiliers dont la philanthropie ne se mesurait que dans la muséification de la plaque portuaire.

Nous savons le dossier très avancé. Et sommes donc surpris de sa totale absence du projet présenté en juillet au Conseil de CUB. Alors que le bassin n°2 y est évoqué avec la modernisation du port de plaisance et le maintien d’activités d’accastillage, black out sur le bassin n°1 !

Est-ce le signe que le bras de fer se poursuit avec les rapaces de la promotion immobilière bénéficiant d’oreilles complaisantes de nos collectivités ?

La plaque portuaire continue une mutation mortuaire pour le port : C Discount, Centre touristique du vin, Hôtel Balnéo, musée de la marine, résidences de standing émergent et LESIEUR, dernière usine du site, est délocalisée… Finalement, peu d’originalité et surtout peu d’imagination et de courage à relever un défi moderne pour faire vivre les bassins et leur fleuve !

Lors de la conférence mondiale des Villes et Ports réunie à Nantes, le mois dernier, nombre d’exemples, y compris en France, prouvent que c’est pourtant possible.

Enfin, quatre autres aspects du projet nous semblent encore perfectibles. La part du logement véritablement social (PLAI) doit être doublée. Il faut aller plus loin dans les ambitions en équipements publics et en capacité de stationnement. Un tram-train sur le pont Bacalan-Bastide, un ponton pour navettes fluviales à Claveau, la réouverture du
pont principal des écluses et une desserte normale de Bacalan par le tram sont fortement attendus !

 

Le logement ne doit plus être un produit spéculatif !

Voici le texte de notre tribune libre du journal municipal Bordeaux Magazine à paraître en mai:

 

URGENCE POUR LE LOGEMENT POUR TOUS !

 

Les locataires et les accédant-e-s modestes sont accablé-e-s par la flambée
des loyers, des charges, de l’énergie, de l’immobilier et du foncier, qui n’ont
jamais été aussi chers dans notre pays. C’est un véritable racket : de plus en
plus de jeunes, de salarié-e-s, de précaires, de mères isolées… doivent y
consacrer plus de la moitié de leur salaire.

 

Du fait du désengagement financier de l’État, la production de logements
sociaux reste à un niveau très faible, sans compter les démolitions et ventes
imposées par le gouvernement.

 

Le gouvernement soutient la rente locative, les profits tirés de la
spéculation immobilière et foncière au détriment du droit au logement.

 

Bordeaux, avec 16% de logements sociaux ne respecte toujours pas la loi SRU
(20%) et persiste à promouvoir les opérations d’accession privée défiscalisée
(loi Scellier). Le Maire limite à 25 % la production de locatif social (type
PLUS et PLAI) dans les projets de renouvellement urbain (Ginko, Euratlantique,
Brazza, Bassins à flot…). Il ne répond ainsi aucunement à 80% des demandeurs
de logement !

 

Aujourd’hui l’exclusion par l’absence ou le mal logement peut toucher vos
proches, vos voisins, vos enfants, il faut réagir, il faut que la politique du
logement soit refondée.

Nous invitons tous les citoyen(ne)s à manifester et exiger ensemble :

  • Un moratoire sur les expulsions locatives sans relogement durable et décent.
  • Respect de l’obligation d’accueil inconditionnel de toute personne à la rue,
    dans un hébergement décent avec une intermédiation locative jusqu’au relogement.
  • Baisse et régulation des loyers dans le parc privé, des charges et de
    l’énergie.
  • Gel des loyers HLM et un soutien financier de l’État aux bailleurs sociaux
    et la revalorisation des aides au logement (APL, AL) et des aides à la pierre.
  • Taxation de la spéculation immobilière et foncière, pour rendre le logement
    accessible
  • Production massive de logements sociaux (PLUS, PLAI) (50% dans tout nouveau
    projet sur la CUB) et mise aux normes de qualité environnementales et
    énergétiques, maintien de la ressource du livret A et la suppression des mesures
    de défiscalisation dans l’immobilier
  • Le respect de la loi DALO et l’application immédiate de la loi de
    réquisition.
  • L’abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social
    (Convention d’Utilité Sociale dans sociétés et office HLM, ventes, démolition,
    privatisation des bailleurs sociaux…) et de toutes celles qui précarisent les
    habitants (loi Boutin, loi LOPPSI2,…)
  • Création d’un Service Public du Logement et mobilisation des budgets pour ce
    faire.

GINKO… éco-quartier … mais pas pour tous !

 

Voici le texte de notre tribune municipale du journal « Bordeaux magazine » du mois d’avril:

Ginko… loin d’être exemplaire !

La ZAC Ginko est une des réalisations municipales et CUB qui se veut emblématique du renouveau urbain de  la ville. Mais derrière la vitrine, nos questions troublent le consensus ambiant…

Le programme évolue, au gré des difficultés de l’aménageur Bouygues à boucler le budget de l’opération (il faut  entendre : « à préserver sa marge de profit attendue »). Le projet commercial tarde à trouver acquéreurs ? Pas grave…On ralentit la production de logements sociaux, moins lucrative, puis on encourage la construction d’un collège privé… et même d’une église ! Quitte à transformer le label « éco-quartier » en « Kto quartier » ?

A ce sujet, nous trouvons surprenant la légèreté de la Communauté urbaine dans un dossier si lourd de sens pour l’avenir de l’offre scolaire sur la CUB. Cette opération va favoriser la construction du 12ème collège privé de la ville de Bordeaux alors qu’elle ne comporte que 13 collèges publics. Je rappelle que l’enseignement privé ne scolarise que 20% des élèves en Gironde. Il est déjà sur-représenté à Bordeaux.  A l’heure où l’école publique n’a jamais été autant fragilisée pour les suppressions de postes d’enseignants,  nous considérons indécent ce cadeau de Bouygues, de la ville de Bordeaux, de la CUB et du Recteur d’académie à l’enseignement catholique.

Et si la ville veut manifester sa sympathie catholique dans ce quartier, qu’elle retienne notre proposition en Conseil municipal de donner le nom de Bernard Pauc, traminot syndicaliste, prêtre-ouvrier ayant résidé et officié dans la cité des Aubiers entre les années 1980 et 2000, à la pelouse exposant le monument de la Paix au bord du lac.

A propos du logement, la ZAC de GINKO ne comportera que 0,5% de logements très sociaux (PLAI) et 23% de logements sociaux (PLUS) dont 2% sont des reconstitutions de l’offre, alors qu’il y aura 50% d’accession libre. Pour bien marquer la ségrégation urbaine, ces derniers ont une vue sur le Lac quand la plupart des logements sociaux s’ouvrent sur Auchan-Lac !

Nous avons demandé, en Conseil de  CUB, le respect de la vocation initiale du programme, en termes de mixité sociale, d’emplois et de services. Pourquoi, le projet de salle municipale polyvalente a-t-il disparu (une « maison polyvalente » est bien sur le plan, mais plus dans la liste des équipements publics 1ère phase) ? D’autant que celle des Aubiers a été supprimée par le Maire.

Quid d’une vraie réflexion sociale liant les deux sites ?

Si des modifications au programme doivent s’opérer, nous proposons que des parcelles soient mises à  disposition pour accueillir des structures d’urgence et d’aide à l’insertion (emploi, hébergement d’urgence, soins, formation,…).

Enfin, quelles réponses à la brûlante question des déplacements sur la zone ? Nous l’avons posé il y a deux ans… 10 000 logements nouveaux entre Bassins à flot et Tasta, extension du complexe commercial du lac et Grand Stade… Mais rien sur le franchissement routier du boulevard Alienor d’Aquitaine, rien sur la ligne de ceinture Sncf et la liaison Ravesie pont Bacalan Bastide par tram via la rue Lucien Faure… La seule avancée est l’annonce du projet de bouclage des deux lignes de tram B et C… que nous fûmes les premiers à revendiquer… il y a plus de 6 ans !

Persévérons !

Industrie ?… Bordeaux doit relever le défi !

Article du journal Bordeaux7 ce jour:

BAcALAn/mAIntenAnce yAchts
« uNE opportuNité à
NE pas maNquEr»

« Logements et emplois industriels ne sont pas incompatibles ». Tel est le message que jeanine Broucas, présidente de l’association vie et Travail à Bacalan, et que l’association de défense des intérêts du quartier de Bacalan, ont tenu à faire passer mercredi, lors d’une conférence presse, au maire de Bordeaux et aux promoteurs qui s’interrogent sur l’intérêt de créer un pôle de maintenance et de réparation de yachts ou bateaux de luxe dans les Bassins à flot.

Fin novembre, le port autonome de Bordeaux a officiellement lancé un appel à projets avec des contraintes strictes, notamment l’obligation de recouvrir les cales sèches de façon temporaire uniquement lors des réparations. Les dossiers sont attendus d’ici le 23 janvier. On saura alors si des entreprises sont intéressées. « des sociétés locales girondines, mais aussi des chantiers de la Méditerranée sont venus visiter le site », nous a indiqué la direction du port. Les candidatures seront analysées ensuite par le port et ses partenaires, la ville et CUB. « Les habitants sont très favorables à ce projet. A ses yeux, c’est une opportunité à ne pas manquer pour éviter la « muséification » de Bordeaux ». Il nous permettrait de retrouver notre identité industrielle, navale », avance-t-elle. Les associations s’appuient sur la réussite de viareggio, une ville en italie, qui a su intégrer ses installations à proximité des habitations. Les élus bordelais ont d’ailleurs été séduits lors de leur visite sur place. « Une activité industrielle est totalement compatible avec ce qui est prévu.

« Sur la côte méditerranéenne, les pôles de maintenance sont saturés et il n’y en a pas sur la côte atlantique, les gros bateaux doivent aller en Hollande ! », explique jeanine Broucas. Cette activité pourrait amener près de 250 emplois et du dynamisme économique. en cette période de crise, vie et travail et l’adiq alertent sur l’importance de « préserver de toute pression immobilière les formes de radoub, outil d’une qualité exceptionnelle de maintenance navale.

Alain Juppé souhaite créer un cheminement, des
quais au Lac via les Bassins à flot, cela restera
possible. Un lieu de passage peut être mixte.
Utilisé par l’entreprise lorsqu’il le faut, laissé
aux piétons le reste du temps », justifie vincent
Maurin, élu communiste, qui était présent
mercredi à leur côté, en compagnie de Martine
diez, conseillère municipale PS.

• n.cesar

Partenariat Public Privé : c’est non.. !

La France est le pays européen en pointe dans le recours aux Partenariats Public Privé ou PPP : 60 milliards d’investissements d’ici 2020 ! Il s’agit pour l’Etat ou les collectivités de confier au privé la conception-réalisation-maintenance d’infrastructures diverses (lignes TGV, hôpitaux, collèges, crèches, piscines, MDSI…). Puis, payer un loyer sur une longue période (20-35 ans). Continuer la lecture de « Partenariat Public Privé : c’est non.. ! »

Fleuve, port, ville… Bordeaux hors sujet !

J’ai participé aux rencontres bordelaises de l’AIVP les 13 et 14 octobre
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Bordeaux accueillait une des Rencontres annuelles du réseau mondial des villes portuaires (AIVP). Le thème était « fleuve, port, ville : le défi de la modernité ».
Des exposés et échanges d’expériences ont montré combien les grandes villes européennes se préoccupaient d’allier développement économique et développement durable, au cœur même des agglomérations. Bruxelles et Paris ont notamment décrit leurs projets pour faire de la voie d’eau un vecteur nouveau de « distribution urbaine ». Fiabilité, sécurité, respect de l’environnement, coûts réduits… le transport fluvial de fret est innovant. Il est d’ailleurs un axe du Livre blanc de la commission européenne transports de mars 2011. Des villes et ports sont très en avance. On a parlé d’Utrecht qui utilise des bateaux électriques pour le transport de marchandises multi-usages. De Liège, avec le projet sur fleuve- rail- route de « trilogiport » sur 100 ha. Du port de Tolbiac à Paris, réorganisé pour les infrastructures industrielles et ouvert à 50% aux promeneurs hors horaires de trafic. On a évoqué le rôle unique de la voie d’eau pour le transport de matériaux de construction en cœur d’agglomérations : un « convoi fluvial poussé » équivaut à 150 camions !

Et Bordeaux dans tout ça ?

Les représentants bordelais et CUB étaient bien là le 13 octobre…
C’est l’adjoint au Maire chargé du tourisme qui ouvrait la rencontre et c’est le vice-pdt de la CUB chargé des relations internationales qui la clôturait… une représentation locale institutionnelle bien représentative de l’absence de visée (ou d’intérêt ?) des décideurs vis-à-vis des enjeux portuaires. Dans les autres agglomérations et régions, ce sont plutôt les élus responsables des transports ou de l’économie qui siègent à l’AIVP !

Aussi, mis à part l’intervention d’un chef de projet CUB interrogeant la problématique de la desserte fluviale des sites de projets urbains (Euratlantique, Bastide, Bassins à flot) en matériaux de construction (plusieurs dizaines de millions de tonnes d’ici 2030), ou des représentants du Gd Port Maritime de Bx valorisant le rôle prochain du nouveau terminal de Grattequina situé à Blanquefort (pour transport de granulats et pales d’éoliennes), les autres prestations bordelaises et CUB ont consisté à légitimer la seule préoccupation urbanistique et touristique du Bx 2030.

Comme si l’angélique de l’estuaire et le Centre culturel et touristique du vin pouvaient incarner les retrouvailles de Bordeaux et son fleuve !

Projeter l’agglomération dans le cercle innovant des grandes villes européennes impose une toute autre ambition pour le fleuve : transport de marchandises et de déchets par barges, navettes fluviales électriques, aménagement de quais de déchargements de marchandises rail-route (ou entrepôts flottants), réparation navale dans les formes de radoub…
Autre chose qu’un regard figé et muséal sur la ville.
Autre chose qu’une courte vue évènementielle.
Autre chose qu’un bradage de l’espace public portuaire en faveur de promoteurs immobiliers surtout pas philanthropes…
Autre chose qu’une copie hors sujet.

L’école publique en danger

L’école publique en danger

Les suppressions de postes et fermetures de classe mettent à mal la qualité du système éducatif, avec en conséquence directe l’augmentation du nombre d’élève par classe. L’ensemble des orientations gouvernementales, à commencer par le dogme de suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux qui justifierait tous les sacrifices, conduisent à une dégradation générale des conditions d’études pour les jeunes.

En supprimant l’accès à la maternelle dès 2 ans dans la plupart des écoles, le ministre de l’éducation nationale minimise l’importance de la scolarisation des jeunes enfants. La qualité de l’accueil est ainsi diminuée pour réaliser des économies sur le dos des familles et des collectivités auxquelles il incombera de financer des places d’accueil pour la petite enfance.  Réduire les inégalités scolaires passe au contraire par un allongement de la scolarisation obligatoire des enfants jusqu’à 18 ans, en la rendant accessible dès 2 ans!

Les moyens consacrés aux zones d’éducation prioritaire, les assistants d’Education, les Emplois de Vie scolaire, ou encore les postes RASED, pour combattre les difficultés scolaires, sont supprimés par ceux-là même qui tiennent un discours hypocrite sur « l’égalité des chances ».

Dans la logique d’une marchandisation des savoirs et d’une formation qui répondrait aux seuls besoins immédiats des entreprises, l’individualisation des parcours et la concurrence entre établissements sont devenues la règle, témoignant de l’instauration d’une école à plusieurs vitesses, avec laquelle on renonce à mettre l’excellence à portée de tous.  Nous refusons de laisser s’accroître cette concurrence et les inégalités entre les établissements.

A Bordeaux, l’école privée scolarise les 2 ans et a des moyennes d’effectifs souvent inférieures aux écoles publiques…et on ferme les yeux !
A Bordeaux, le Maire gèle les moyens de fonctionnement des 95 écoles publiques (Fournitures scolaires, transports, classes de neige…). Mais promeut l’école privée, dont les crédits municipaux augmentent chaque année !
A Bordeaux, le Maire ose augmenter de 33% les tarifs des repas des enfants des classes moyennes afin de diminuer de façon symbolique les tarifs des enfants de chômeurs… mais ceux-là n’ont pas le droit de manger chaque jour à la cantine, faute de place !
A Bordeaux, les dispositifs périscolaires sont délégués. Les tarifs, projets, prestations sont inégaux d’un quartier à l’autre.
A Bordeaux, les enseignants, parents et personnels municipaux attachés au service public sont mécontents !