Un Juppéiste à Matignon

En nommant Edouard Philippe, Premier Ministre de son gouvernement, Emmanuel Macron ne laisse aucun doute quant à la ligne politique qu’il conduira. Nous le dénoncions dans la campagne électorale, au moment où certaines brebis égarée du PS, convertis en VRP zélés, tentaient de faire douter le peuple de gauche, le « ni droite, ni gauche » sonnait bien déjà comme « ni gauche, ni gauche ».

Rocardien, puis collaborateur de Juppé, le parcours d’Edouard Philippe est sans équivoque à droite : parlementaire peu besogneux, il s’est opposé aux lois sur l’égalité hommes-femmes, au tiers payant, à la transparence de la vie politique… En 2014, il se fait rappeler à l’ordre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Enarque ayant bossé pour Areva, il fait partie de ceux qui, comme Macron, se mobilisent pour réhabiliter l’économie de marché et un capitalisme toujours plus remis en question. Nul doute qu’il jouera un rôle important dans la bataille idéologique entre les tenants du réformisme ultralibéral porté par les Juppé, Bayrou et Hollandiens… et les militants pour une société de partage, plaçant l’Humain d’abord.

Si le coup de poker menteur de Macron vise à déstabiliser les Républicains avant les législatives et tenter d’en faire effacer dans certaines circonscriptions, notre peuple n’est pas dupe. Il sait la fragilité de ce pouvoir n’ayant pas requis l’assentiment des urnes. Il sait que que cette manœuvre de réunification libérale d’un nouveau genre ne repose que sur l’objectif de brouiller les repères pour la quête d’une majorité absolue à l’Assemblée.

Nous savons à quoi nous en tenir. Le progrès ne peut venir de ces petits arrangements entre amis, agenouillés au pied du monarque, sous les regards bienveillants du patronat, pressé de voir le code du travail haché-menu cet été par ordonnances. Le progrès ne peut venir que de la mobilisation dès le 11 juin dans les urnes, autour de nos candidates et candidats. Si les appels à l’unité du PCF sont restés sans succès dans la plupart des départements et circonscriptions, nous regarderons avec attention le résultat de la dynamique, ici ou là, quand insoumis, communistes, Ensemble, écologistes, hamonistes se sont unis.

En Gironde, les appels à l’unité de Sébastien Laborde, pour les communistes girondins, s’ils n’ont pas été entendus par les dirigeants locaux du Parti de gauche, ont ébranlé des militants de groupes d’appui dans les secteurs, ont montré la sincérité du combat des communistes pour prolonger la dynamique Mélenchon de la présidentielle. Le peuple de gauche, au moment crucial d’un aiguisement de la lutte des classes, a besoin d’une influence reconnue du PCF, parti dont l’histoire est liée à celle des combats émancipateurs pour le progrès social, les libertés, la paix dans le monde. Ses candidates et candidats seront autour de Pierre Laurent, en meeting, dimanche à Courréjean.

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