Ginko: l’éco-quartier devient-il un catho-quartier ?

Alors que parents d’élèves, élus et enseignants se mobilisent pour l’école publique et  pour le maintien des RASED, Alain Juppé veut ouvrir un 12ème collège privé dans une ville qui ne compte que 13 collèges publics.

J’ai dénoncé l’imposture et au CDEN de l’Education Nationale et en Conseil de CUB le 17 février.

Voici mon intervention à la CUB:

Il y a beaucoup de choses à dire sur la ZAC Ginko, sur le fond comme sur la forme. Sur la forme, je regrette l’opacité, pour ne pas dire l’omerta qui préside à l’évolution du programm d’année en année. Il a en effet fallu que j’insiste lourdement en commission Urbanisme pour que le représentant de Bouygues Immobilier, aménageur de la ZAC GINKO, reconnaisse l’existence d’un projet de collège privé et d’église. Au grand étonnement de tous les membres de la commission, y compris de ses présidents.

A ce sujet, je trouve surprenant notre légèreté dans un dossier si lourd de sens pour l’avenir de l’offre scolaire sur la CUB. Notre ZAC va favoriser la construction du 12ème collège privé de la ville de Bordeaux alors qu’elle ne comporte que 13 collèges publics. Je rappelle que l’enseignement privé scolarise 20% des élèves. A l’heure où l’école publique n’a jamais été autant fragilisée pour les suppressions de postes d’enseignants, nous considérons indécent ce cadeau de Bouygues, de la ville de Bordeaux, de la CUB et du recteur d’académie à l’enseignement catholique. Je vous informe d’ailleurs que ce fut le sens de mon intervention ce matin au conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) suivi d’une motion votée à l’unanimité des élus, parents d’élèves et syndicats dénonçant ce projet.

Enfin, permettez-moi de m’interroger sur le sens donné à ce nouveau quartier revendiqué comme emblématique par le maire de Bordeaux : un collège privé, une église,… et le bruit a couru ce matin qu’une école privée serait en projet en 2ème phase. J’ai beaucoup de respect pour les catholiques ,j’ai d’ailleurs proposé en Conseil municipal que la pelouse de la sculpture de la Paix en bord de lac,soit baptisée du nom de mon ami Bernard Pauc, traminot syndicaliste, prêtre-ouvrier ayant résidé et officié dans la cité des Aubiers entre les années 1980 et 2000. Mais, otez-moi d’un doute : ne sommes-nous pas en train d’assister au transfert de label d’éco-quartier vers« catho-quartier » ?

Sur le fond, deux critiques en lien avec le débat général sur le logement. La ZAC de GINKO ne comporte que 0,5% de logements très sociaux (PLAI) et 23% de logements sociaux (PLUS) dont 2% sont des reconstructions pour près de 50% d’accession libre. Pour la petite histoire, ces derniers ont une vue sur le Lac quand la plupart des logements sociaux ontvue sur Auchan-Lac ! Puisque les programmes sont susceptibles d’évoluer et que le foncier commercial sur cette ZAC n’atteint pas ses ambitions initiales, nous proposons que sur cette ZAC (comme sur toutes celles en réalisation ou en projet) des parcelles soient mises à disposition pour accueillir des structures d’urgence et d’aide à l’insertion (emploi, hébergement d’urgence, soins, formation,…).

Des luttes sociales au combat politique…

Ce midi, présentation de la candidature d’Evelyne Cervantès, qui sera ma suppléante à l’élection législative dans la 1 ère circonscription de Gironde. Responsable syndicale d’une grande entreprise de transport public de la CUB, elle incarne le prolongement des luttes sociales vers le combat politique !
C’est devant la gare de Ravezies, que nous avons symboliquement annoncé sa candidature. En effet, la question des déplacements sera au coeur des enjeux locaux de la campagne législative:
– Oui à une ligne Tram-Train Cenon-Ravezies via le pont BacalanBastide et vers ligne de ceinture SNCF…
– Oui à la gratuité des transports publics CUB.
– Oui à une gestion directe des transports publics à la place du Privé.
– Oui à de nouveaux modes d’intermodalité entre train, tram, bus et bateaux-bus…
– Oui à la jonction rapide des 2 lignes B et C du tram avenue de la Jallère…

 

Carte scolaire : du sang et des larmes !

Directeur d’école d’un quartier touché par la suppression d’un poste de RASED, j’étais ce matin devant l’inspection académique, parmi les enseignants, parents, élus dénonçant une carte scolaire terrible pour l’école publique.
En audience, j’ai assisté à l’effondrement de cette maman d’élève interrogeant le représentant de l’Inspecteur d’Académie : « Si vous arrêtez d’aider les élèves qui en ont le plus besoin quel avenir vous leur réservez ? ». L’émotion mêlée à la colère a imposé écoute, respect et profil bas d’une hiérarchie incapable de manifester l’assurance, voire l’arrogance qui accompagne traditionnellement ses réponses aux parents et enseignants mobilisés. L’argument principal de l’Inspecteur fut l’application de la loi de finances votée par l’Assemblée nationale dictant les suppressions de postes.
Pour ceux qui en doutaient, le budget est bien le vecteur essentiel permettant de dessiner une carte scolaire adaptée à la réussite de tous les élèves. Sur cette question, il faudra que chaque candidat à l’élection Présidentielle et Législative, annonce le niveau du curseur en faveur de l’investissement de la nation pour son système éducatif.
Pour le Front de Gauche, il faut porter cet effort de formation de 5,6 à 7 % du Produit intérieur brut (PIB).
Membre du Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN), j’interpellerai l’Inspecteur d’Académie sur une question troublante à Bordeaux :
– Les faveurs de l’Etat pour l’école privée : construction d’un collège, scolarisation des 2 ans… et même… postes d’adaptation (ceux-là même qui sont sacrifiés dans le public cette année) !

Vincent Maurin
Conseiller municipal et CUB
Groupe communiste

Logement social… des paroles… peu d’actes !

Depuis le 1er février et la publication par la Fondation Abbé Pierre de son rapport annuel, la classe politique  est « mobilisée » sur la question du mal-logement. Et la vague de froid qui sévit dans notre pays fait verser aux décideurs des larmes de crocodiles sur le sort de ceux qui vivent dans la précarité du  logement, précarité énergétique,… précarité tout court. Depuis des mois, les élus communistes à la CUB alertent les maires sur la nécessité de construire beaucoup plus de logements sociaux et très sociaux. Avec, à chaque fois en guise de réponse, milles excuses et prétexte pour réduire la proportion de ceux-ci.

Rassemblés aujourd’hui devant le chantier de Ginko, Vincent Maurin, Claude Mellier, Max Guichard, Gérard Aynié et les militants communistes exigent que les besoins sociaux guident désormais véritablement les actions publiques.


A cette situation, nous disons STOP. Il est souhaitable et il est possible d’être beaucoup plus ambitieux pour le logement social. Et de conjuguer ambition sociale et ambition écologique. Comme sur les berges du Lac à Bordeaux, les éco-quartiers fleurissent mais sans l’ombre d’une ambition sociale. A Saint-Ouen (93) et Genevilliers (92), ces éco-quartiers sont l’occasion de répondre à la précarité dans laquelle vivent les populations : 40% des logements de ces éco-quartiers sont des logements sociaux.

A Bordeaux, l’éco-quartier de Monsieur Juppé comporte 11 logements de type PLAI soit 0,5% des logements qui doivent être livrés sur ce quartier. Or, la fondation Abbé Pierre dans son rapport rappelle que deux-tiers de demandeurs de logement ont des ressources inférieures au plafond requis pour entrer dans des logements type PLAI. Par ailleurs, nous apprenons que les logements d’accession libres de Ginko (47% du total logement) sont accaparés à 70% par des opérations de défiscalisations (loi Scellier), c’est-à-dire destinés à être loués aux prix du marché.

Cette situation n’est pas tenable. Et puisque CUB, mairie de Bordeaux et aménageurs savent modifier les programmes (exemple Bouygues-Immobilier dans l’opération Ginko, en attribuant arbitrairement des parcelles à une église et à un collège privé), nous proposons de revoir à la hausse nos priorités sociales sur toutes les opérations d’aménagement en cours :

Que toutes comportent des parcelles mises à disposition pour les structures d’urgences et d’aide à l’insertion (emploi, hébergement d’urgence, soins, formation).

– Que les proportions de logements type PLAI (programmes aidés pour l’accession des plus démunis) soient renforcées dans toutes les opérations en cours. Les placer au moins au niveau de ce qui est actuellement prévue pour les PLS (logement locatif de standing) et les accessions dites « sociale » à la propriété.

Il est clair que ces exigences imposent donc une forte pression sur l’Etat, qui doit garantir le financement adapté.

Je ne réponds pas à l’invitation des n°1 et 2 du gouvernement en mairie demain !

Vincent Maurin et Nathalie Victor-Retali, élus communistes de la ville de Bordeaux ne participeront pas à la réception pré-électorale du Maire pour l’accueil du Premier ministre par le conseil municipal, vendredi 3 février.

Après avoir été le théâtre, en novembre dernier, de la prestation populiste du président de la République parti en chasse contre la « fraude sociale », Bordeaux déroule aujourd’hui le tapis rouge au 1er ministre va-t-en guerre contre les acquis sociaux. Nous n’avons aucune raison de participer à cela. Nous aurions pourtant de nombreuses raisons d’interpeller François Fillon, tant sa politique est aujourd’hui majoritairement contestée dans le pays.

Nous nous félicitons cependant qu’il ait choisi de visiter la SAFT, entreprise emblématique en terme de recherche appliquée et de fabrication de batteries. Nous en profitons pour lui faire part de nos inquiétudes quant à l’avenir productif de la dernière grande industrie bordelaise dont il fut question de délocaliser en Charente une partie de la production.
Monsieur Juppé sera peut-être d’ailleurs bien inspiré d’accompagner son premier ministre quelques centaines de mètres plus loin, sur les Bassins à Flots où nous espérons bien voir se développer une activité de réparation navale génératrice de deux cents emplois, combattue par les promoteurs immobiliers.

Bref, Monsieur le maire et probable candidat à la députation dans la deuxième circonscription de Bordeaux est libre de rechercher des soutiens pour sa propre campagne et de se valoriser au sein de sa majorité. Mais nous ne voyons absolument pas en quoi ceci concerne notre conseil municipal et, à plus forte raison, notre groupe.