Le Maire a présenté au Conseil municipal une Charte de participation citoyenne destinée à acter les principes en vigueur depuis plusieurs années sur la ville de Bordeaux.
J’ai dénoncé la démagogie de l’opération en deux points:
» Je veux souligner d’abord que cette charte s’inscrit dans un contexte national de mise en place d’une réforme territoriale, initiée hier par la droite et mise en musique aujourd’hui par la majorité parlementaire.Cette réforme va affaiblir considérablement deux échelons : la commune et le département, au profit de la Métropole.
En quoi l’éloignement des citoyens des lieux de pouvoir pourra-t-il représenter un progrès dans la vie démocratique d’une commune ?
En quoi la réduction programmée des compétences communales facilitera-t-elle l’intervention et l’écoute des habitants de nos quartiers ? Que restera-t-il à discuter dans les conseils de quartiers si l’essentiel se décide à la métropole ou à la région ?
Ensuite, j’avoue que cette charte me laisse perplexe. L’écriture déclarative accompagne une méthode Coué qui tambourine la détermination de la ville à être exemplaire ! Sauf qu’il y a loin de la coupe aux lèvres…
Peut-on raisonnablement parler de proximité quand les 8 quartiers bordelais sont en fait 8 cantons de 30000 habitants en moyenne ?
Peut-on parler de démocratie quand les commissions permanentes sont composées de membres désignés par l’adjoint ?
Peut-on parler d’ouverture quand l’opposition municipale est écartée de la plupart des initiatives dites de proximité ? Comme par exemple l’accueil des habitants du quartier Ginko à l’école V.Havel le 4 juillet ?
Et quid de la place du referendum d’initiative locale ? Ou d’enquête d’opinion via internet ? A l’automne dernier, vous avez fait délibérer notre conseil pour déterminer le nom du pont Bacalan-Bastide à l’issue d’une consultation de 2 mois qui plaçait en tête Chaban-Delmas par 649 voix contre 523 pour Bacalan-Bastide. Prendrez-vous la même initiative pour le nom du futur pont JJ Bosc et du Grand Stade, sachant que 700 internautes vous demandent déjà que celui-ci s’appelle Nelson Mandela ? »