Et maintenant, débattons !

A moins de 6 mois des élections et au regard de la difficile situation sociale, économique et politique que nous traversons, je crois que le Front de gauche que nous avons construit ensemble doit faire face à ses responsabilités et elles sont immenses. Face à un gouvernement qui semble depuis longtemps avoir oublié le sens du terme « social », je crois que notre rôle n’est pas de brandir des ultimatums pour plus d’écologie ou de construire des oukases pour plus de social. Non, face à cette situation qui apparaît bloquée aux yeux de nombreux concitoyens, le devoir d’un Front de gauche est d’ouvrir des perspectives, de dégager le chemin pour une véritable transformation sociale, écologique et démocratique.

A l’heure où certains voudraient bloquer encore plus la situation, au sein de la gauche et même au sein du Front de gauche, c’est ainsi que pour ma part je vois les choses. Peut-être parce que nous avons à Bordeaux l’opportunité historique de faire chavirer l’amiral conservateur qui est à la barre du palais Rohan depuis bien trop longtemps. Peut-être parce que je sais que le travail de terrain des militants communistes et du Front de gauche a donné un poids primordial à ce dernier dans cette bataille. 12%, soit près de 13 000 bordelaises et bordelais qui en 2012 ont donné leur voix au refus de l’austérité. C’est un mouvement que personne ne peut ignorer. Et nous avons bien l’intention, avec nos camarades communistes et du Front de gauche, que personne ne l’ignore.

Pour autant, je le répète, porter cet étendard ce n’est pas fermer le débat. Ainsi, quelque soit la décision stratégique que prendront les communistes et les composantes du Front de gauche, nous devons poursuivre le débat afin que prenne forme le changement pour lequel les Français ont voté en mai 2012, parmi lesquels 4 millions avaient opté pour les idées du Front de gauche.

Voilà pourquoi j’ai pris l’initiative d’inviter nos camarades verts et socialistes à engager le débat sur l’alternative qu’il faut impérativement construire sur Bordeaux. Ce débat, je le crois, nous devrons le mener point par point : logement, et logement très social pour lequel les villes dirigées par la gauche ont elles-mêmes difficulté à s’engager ; industrie, emploi et place de ceux-ci au cœur même de notre ville ; petite enfance et services publics ; etc.

Mais puisqu’un sujet a déjà fait polémique entre nous, menons-le jusqu’au bout. Depuis des années, nous tenons un discours très différents de nos amis verts et socialistes sur la question du grand stade. Eux préfèrent le voir financer à 100% par le privé et nous par la puissance publique. Eux s’accommodent du naming (une multinationale loue le nom du stade) , moi je souhaite qu’on fasse un trait dessus pour mieux rendre hommage à Nelson-Mandela.

Le 19 octobre prochain, se tiendra le 21ème Grand Prix cycliste de l’Humanité. J’ai invité Vincent Feltesse et Pierre Hurmic à venir débattre à cette occasion autour du thème « Gauche : comment s’attaquer vraiment au sport-business ? »

Venez nombreux!

Ma lettre à V Feltesse et P Hurmic

13 réponses sur “Et maintenant, débattons !”

  1. « Certains », dont je fais partie, ne veulent pas « bloquer » la situation, mais maintenir l’autonomie par rapport au Parti Socialiste… Les compromis avec la « pseudo gauche » qui sévit au gouvernement, ont vécu. J’attends que nous soyons consultés sur ce point. Nul d’entre nous n’a encore mandaté Pierre Laurent et les fédés pour « bidouiller » des alliances et pourtant je suis pour un « Stade NELSON MANDELA »

  2. Dans la trop longue liste des grands travaux inutiles , ne trouvez vous pas qu’un grand stade à Bordeaux n’est pas prioritaire??Dans le même temps, Les travaux de la ligne TGV depuis Tours, resteraient en berne (faute subventions de l’Etat = crise)? S’il est avéré que des choix sont à faire ,compte tenu que « la sphère football » , grassement subventionnée affiche gros moyens, grand train de vie, il serait temps de lui couper les vivres..

    1. Je ne partage pas chère Aline l’idée que c’est en rognant sur certains secteurs qu’on sortira de la crise. De l’argent, il y en a: on offre 20 milliards aux entreprises via le dispositif crédit-impôts-compétitivité. Après leur avoir fait cadeau de la taxe professionnelle !
      Quand au foot, vous avez raison, l’argent y coule trop ! Ma proposition vise justement à remettre la main sur cet argent pour réorienter la politique sportive vers le sport pour tous.
      Voici autant de bonnes raisons de débattre 😉
      Vincent

  3. Feltesse est un zélateur de l’ANI (un des cent députés socialistes qui ont insisté pour le vote de ce texte à l’Assemblée), il a voté contre l’amnistie des syndicalistes, il a été rapporteur de la loi LRU2 qui assassine la démocratie dans les universités,il est un contempteur d’Euratlantic qui va démolir la démocratie communale, ce qui va de pair avec le projet de Métropole bordelaise. N’est-ce pas assez pour le situer hors de la gauche, à l’instar des sociaux-démocrates européens ? Et je ne parle pas de la position belliciste des socialistes et de leur autisme par rapport à la politique coloniale israélienne, ansi que de leur soumission aux Etats-Unis concernant leur refus de libérer Ibrahim Abdallah. Non, trop c’est trop ! Une telle initiative ne peut que brouiller la visibilité du Front de Gauche. De plus, beaucoup d’électeurs de gauche refuseront de voter pour une liste « d’union » menée par Feltesse avec des candidats comunistes ! Nous ne sommes pas dans la configuration où le Front de Gauche dirige la municipalité avec une liste d’union, et nous constatons une fois de plus que les promesses socialistes sont du vent !

  4. Mais qui parle de liste d’union ? On parle d’un débat avec ceux qui se réclament de la gauche (quoiqu’on pense de leur appartenance ou pas à ce camp).
    Avons-nous à perdre ou à gagner à mettre nos idées en débats ? A mettre en valeur les impasses dans lesquelles nous mènent l’austérité et la reconciation face aux forces de l’argent roi ?
    N’ayons pas peur de la confrontation !

    1. OK pour le débat..! Bien sûr qu’un débat sur le sport business est utile (et nécessaire), ainsi que sur le nom du « grand stade » ; mais nous sommes en période électorale, avec une discussion stratégique sur les listes !!

  5. Mais qui parle de liste d’union ? On parle d’un débat avec ceux qui se réclament de la gauche (quoiqu’on pense de leur appartenance ou pas à ce camp).
    Avons-nous à perdre ou à gagner à mettre nos idées en débats ? A mettre en valeur les impasses dans lesquelles nous mènent l’austérité et la reconciation face aux forces de l’argent roi ?
    N’ayons pas peur de la confrontation !

    1. OK pour le débat..! Bien sûr qu’un débat sur le sport business est utile (et nécessaire), ainsi que sur le nom du « grand stade » ; mais nous sommes en période électorale, avec une discussion stratégique sur les listes !!

  6. Municipales: rassembler partout pour gagner !
    Vos propos sont peu clairs ! Le PS fait-il une politique de gauche , oui ou non ?? Pour moi c’est NON. Aussi, je ne voterai pas ( à Mérignac)pour une liste d’union PCF-PS ,mais pour une véritable liste de gauche « autonome  » , pas sous la coupe du PS. Même si le PCF n’y est pas. Je préfère prendre le risque de ne pas avoir d’élus, plutôt que de contribuer encore, à faire la politique du PS. Ce ne sont pas les miettes que nous obtiendrons ici ou là ,qui me satisferont. Donner le nom de Mandela à un stade, oui, c’est bien, mais ça ne suffit pas à faire une politique de gauche.

  7. Municipales: rassembler partout pour gagner !
    Vos propos sont peu clairs ! Le PS fait-il une politique de gauche , oui ou non ?? Pour moi c’est NON. Aussi, je ne voterai pas ( à Mérignac)pour une liste d’union PCF-PS ,mais pour une véritable liste de gauche « autonome  » , pas sous la coupe du PS. Même si le PCF n’y est pas. Je préfère prendre le risque de ne pas avoir d’élus, plutôt que de contribuer encore, à faire la politique du PS. Ce ne sont pas les miettes que nous obtiendrons ici ou là ,qui me satisferont. Donner le nom de Mandela à un stade, oui, c’est bien, mais ça ne suffit pas à faire une politique de gauche.

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