Bassins à flot: les promoteurs ne passent pas par la bonne porte !

Lors du dernier conseil de CUB, nous avons eu à nous prononcer sur une aide exceptionnelle accordée à une entreprise impactée par les dysfonctionnements de cet été sur les Bassins à flot. Le groupe des élus communistes a évidemment approuvé cette aide. Mais j’en ai profité pour rappeler la CUB et la ville à leurs responsabilités dans le maintien et le développement de cet outil industriel de grande qualité. Un équipement qu’Alain Juppé n’a pas hésité à reléguer au tout dernier rang, derrière le logement de standing, le tourisme et les loisirs et le numérique. Une hérésie alors que, à l’occasion des 3 jours de Bacalan, le patron du Cluster refit nous confirme que tout est prêt pour le démarrage de cette activité industrielle dans notre quartier !

« Notre groupe approuve tout à fait l’aide apportée à la société Le Compas ; aide qui vient compenser un grave dysfonctionnement du port. Mais cette situation doit nous alerter je crois, sur le devenir des bassins à flot.

Je crains en effet que cette mésaventure survenue en début d’été n’est malheureusement que la première d’une longue série. Comment en serait-il autrement en effet, quand ce site n’est plus traité que comme un terrain d‘implantation pour les promoteurs immobiliers et que la plaque portuaire est reléguée au second rang et avec elle toutes les activités productives dont ce quartier tire pourtant toute sa singularité. Adieu les Bassins à flot, bienvenue à la Marina de monsieur Fradin !

Car enfin, si les Bassins à flot avaient été traités pour ce qu’ils sont : un outil à vocation d’abord industrielle autour de laquelle les intelligences peuvent se réunir afin d’y marier aussi des activités résidentielles voir de service. Si c’était ce regard avait qui avait primé, alors le travail de réhabilitation du quartier aurait d’abord et avant tout commencé par la rénovation de cette grande écluse. Mais il est vrai que les promoteurs immobiliers n’utilisent pas cette porte d’entrée…

Mais ce que réalise la mairie, le Port, et la CUB, sur ce quartier est bien pire : petit à petit, c’est toute la plaque portuaire qui est grignotée pour des projets qui auraient pourtant dû être annexé ou trouvé une autre localisation. Ainsi, après le siège de C- Discount, et le Centre culturel des civilisations du vin, c’est donc un méga-complexe de salles de cinéma qui obtient l’autorisation de s’installer sur le site portuaire. Si le projet de refit de navires dans les formes de radoub des bassins à flot n’aboutit pas, on pourra dire que les belles déclarations des uns et des autres dans cette enceinte, sur la mixité économique et la cohabitation des activités n’étaient que du cinéma !

Enfin, je voudrais insister sur deux aspects supplémentaires : d’abord, afin que le type de situation que nous avons connu au début de l’été ne se reproduise pas, pourquoi ne pas rouvrir la petite écluse et le dysfonctionnement d’une écluse ne condamne pas l’activité entière des Bassins.

Ensuite, la question de l’emploi au sein de la société Le Compas me semble être oubliée dans l’accord qui va être passé. Certes, cette aide est indispensable. Mais puisqu’il s’agit d’argent public, il semble important de marquer l’exigence d’un maintien strict des emplois de cette société, voire d’une augmentation du nombre d’emplois, compte tenu du projet de doubler le nombre d’anneaux du port de plaisance. Une fois cette réserve émise, nous voterons donc cette délibération. »