Hier, la gauche gouvernementale a pris une responsabilité très lourde. En votant une réforme des retraites identifiée par tous comme étant dans la lignée des réformes Fillon-Raffarin-Sarkozy, les députés ont renié la volonté des centaines de milliers de citoyens qui, en 2010 notamment, avaient fait valoir qu’une autre logique était possible pour donner de l’avenir à notre système de retraites par répartition. Ils ont mis leurs pas dans les traces d’un certain Alain Juppé qui, sur la protection sociale, avait battu les records d’impopularité.
Salariés, chômeurs, étudiants, retraités,… nous assistons tous à ce reniement et en sommes désolés. C’est une faute politique immense.
Mais nous savons que comme les précédentes, cette réforme n’offrira pas d’avenir durable au système de retraites. La grande réforme qui élargit le financement des retraites, notamment en faisant cotiser les revenus du capital, et qui élargisse les droits des retraités ; cette réforme reste à construire. C’est parce que nous travaillons moins longtemps que nous vivons plus longtemps. C’est donc en faisant reculer le chômage et la précarité, en permettant aux jeunes de cotiser vraiment, pendant leurs études et dès leur entrée dans le monde du travail, que nous trouverons de nouvelles sources de financement de ce système solidaire.
Je regrette qu’il se soit trouvé 292 députés socialistes, dont le président de la CUB, Vincent Feltesse, pour ne pas comprendre cela. Si les vieux continuent de rejoindre les jeunes dans la galère, nos efforts sur Bordeaux en matière de construction de logements sociaux ne seront jamais suffisant. Et si la gauche continue d’épargner le capital, les communes n’auront bientôt tout simplement plus les moyens de leurs ambitions. Aux socialistes, écologistes, gens de gauche, je dis qu’il est temps de faire monter cette exigence à Bordeaux : il faut inverser les logiques et mettre enfin l’humain d’abord.