Le comité régional de la CGT vient de s’adresser de manière très solennelle à Alain Rousset et au préfet de région afin de les alerter sur les pressions et discriminations dont sont victimes les militants syndicaux, délégués du personnel, salariés, dans les entreprises de la région.
Je tiens à apporter mon total soutien à cette démarche et à m’étonner du peu de réaction qu’elle suscite. Alors que pendant 24 heures, le pays entier a été invité à s’indigner d’une « séquestration » pacifique à Amiens, l’alerte du premier syndicat dans notre région ne semble pas émouvoir médias et politiques.
La discrimination syndicale est pourtant un véritable scandale. C’est la première cause du faible taux de syndicalisation et donc de la faiblesse des salariés quand il faut négocier face au patronat. Un gouvernement de gauche devrait s’en préoccuper !
Mais il est vrai que ce gouvernement est celui qui a refusé de voter l’amnistie pour les syndicalistes et regarde sans broncher la justice s’acharner sur les 5 militants de Roanne. C’est le gouvernement qui souhaite ses meilleurs vœux au patronat, veut « faciliter la vie des entreprises » et augmente en même temps la TVA.
A Bordeaux et dans le département, plusieurs entreprises ont été le théâtre de la violence patronale. Par exemple, à l’hôpital d’Arcachon, une déléguée syndicale est véritablement harcelée; au Haillan, les travailleurs d’Auchan-Logistic ont fait grève à l’automne dernier pour protester contre l’autoritarisme patronal. Et j’avais fait partie de ceux qui avaient apporté leur soutien aux salariés du centre Leclerc du cours Saint-Louis à Bordeaux dans lequel la discrimination syndicale pointait. Des faits similaires nous ont même été rapportés au sein du service départemental incendie et secours (SDIS) pourtant géré par des collectivités locales.
Pour ma part, je soutiens entièrement la demande de la CGT, de conditionnement des aides publiques au respect des droits sociaux par les entreprises. Avec mes camarades élus communistes à la CUB, nous avons toujours été vigilants sur ce sujet et nous sommes parfois sentis bien seuls.
Il y a quelques jours, tous les candidats à l’élection municipale ont été priés de se positionner sur l’opportunité d’interdire les pitreries d’un antisémite récidiviste. Pourquoi les médias n’interrogent-ils pas avec tout autant d’insistance chaque candidat pour savoir si oui ou non, il compte interdire les aides publiques aux entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires. Et quels dispositifs ils comptent mettre en œuvre pour veiller au bon respect du droit social dans ces entreprises ? Pour ma part, j’estime que, au contraire de ce que réalise le gouvernement actuel, il faudrait commencer par renforcer les moyens et les pouvoirs des inspectrices et inspecteurs du travail. Et qu’il faut, comme le demandent les syndicats, renforcer les droits d’intervention des salariés sur la vie de leurs entreprises.