Le site de Casteja a enfin un opérateur. L’ancien commissariat de Police sera aménagé par Gironde Habitat qui construira, révèle la presse, « 180 logements dont 45 % en logements locatifs sociaux, 20 % en accession sociale à la propriété et 35 % en logement libre, ainsi que l’aménagement d’un foyer pour jeunes travailleursd’environ 45 places et une école maternelle ».
La ville de Bordeaux doit être interrogée sur la déclinaison précise de ces chiffres. Que recouvrent les 45% de « logements sociaux » ? Des programmes PLAI, PLUS… c’est à dire des logements accessibles à tous ? Ou, le maire de Bordeaux dissimule-t-il 10 à 20% de conventionnement PLS dont tout le monde s’accorde à dire qu’ils ne sont pas des logements sociaux ? L’école maternelle sera-t-elle bien publique ? Quel équipement en référence à l’action éducative et sociale en direction des publics sourds et muets, inscrite dans l’histoire du site ?
Mais ne boudons pas notre plaisir. Comme j’en avais émis le souhait en conseil de CUB et en conseil municipal, la décote de la loi Duflot sera bien appliquée : puisque les logements sociaux y seront construits en masse, le prix d’acquisition sera réduit. « D’un tiers de la valeur globale », nous dit la préfecture. C’est une avancée qui prouve que les pouvoirs politique et citoyen ne sont pas impuissants. Nos interventions ont porté leurs fruits.
Mais une question se pose alors : pourquoi s’arrêter en si bon chemin… ? Est-ce bien la vocation d’un organisme comme Gironde Habitat de construire 63 logements (35%) à prix libres, c’est-à-dire aux prix exorbitants du marché dans ce quartier ? Est-ce bien la vocation de cet organisme d’alimenter la fable de l’accession dite « sociale » qui a de plus en plus de mal à trouver preneur ? Mais surtout, de quel montant aurait été la décote pour Gironde Habitat si le taux de logements sociaux avait été de 100%, comme nous le proposions ?
Car je maintiens que ce site proche de Gambetta, fortement déficitaire en logements sociaux, peut tout à fait accueillir 180 logements sociaux et très sociaux. Et développer parallèlement un programme social exemplaire à la fois pour l’accueil des jeunes travailleurs, la petite enfance, le handicap et les publics les plus fragilisés. C’est une question de justice sociale. Un défi pour Bordeaux pour tous.
Une pensée sur “Castéja s’ouvre au logement social… enfin… mais qu’en partie !”