Après les traditionnels mais toujours enthousiasmants 3 jours de Bacalan, c’est une semaine très intense qui débute aujourd’hui.
D’abord parce que dès demain, il nous faudra reprendre le chemin de la rue afin de rappeler au gouvernement qu’on ne peut pas envisager de réformer notre système de retraites sans aborder la question de son financement. Sinon, on s’enfonce dans une impasse et on renforce les inégalités.
Pour ne prendre qu’un exemple, presqu’anecdotique mais tellement symbolique, la volonté du gouvernement de permettre la prise en compte des périodes de stages en entreprise dans le calcul des pensions. C’est une très ancienne revendication des syndicats de salariés et d’étudiants. Mais sans financement nouveau, c’est inéluctablement vers les jeunes, ces futurs-retraités, que se portera l’effort. Or comment peut-on imaginer taxer le maigre pécule que perçoivent des stagiaires qui, trop souvent, occupent un véritable poste de travail avec de véritables responsabilités ? 430 euros pour un temps véritablement plein sur lesquels, pour que le stage soit reconnu au moment du calcul de la pension de retraite, il faudra retrancher encore une vingtaine d’euros…
Est-ce là une vision juste, pérenne de l’avenir de nos retraites ? Est-ce une vision que la gauche peut sérieusement porter ? Je ne le crois pas. Quand on est de gauche, il doit plutôt nous sembler urgent de taxer le capital. C’est pourquoi j’espère bien que, comme lors de la précédente du 10 septembre, tous ceux qui se reconnaissent dans une véritable ambition de gauche se retrouveront demain dans la rue. Salariés, étudiants, retraités, chômeurs, sympathisants du Front de gauche mais aussi socialistes, écologistes, gens du peuple,… Nous devons tous faire front pour que le gouvernement Ayrault change de cap, maintenant. Nous avons donc rendez-vous demain à 11h30 place de la République !
Municipales: rassembler partout pour gagner !
Cet effort de mobilisation n’est évidemment pas sans lien avec le second évènement important de cette semaine. A la fin de la semaine, les militants communistes auront en effet à choisir leurs stratégies dans les grandes villes de France pour les prochaines élections municipales.
Pour la ville de Bordeaux, j’ai déjà eu l’occasion de faire savoir ma préférence : nous avons ici l’occasion de donner dès le premier tour une voix singulière aux 13% d’électeurs et d’électrices qui ont en 2012 donné leurs suffrages aux candidats du Front de gauche. Face à la droite, aux affaires depuis trop longtemps, il y a je crois nécessité de donner corps à de véritables positions de gauche et à des propositions qui penchent radicalement en faveur des classes populaires, des salariés, des retraités, des étudiants, des chômeurs,…
C’est une position d’autant plus légitime à Bordeaux que tout tend à nous prouver que c’est en étant diverse au 1er tour que la gauche a les meilleures chances de mettre la droite de monsieur Juppé en échec au second tour. Et ceci est, évidemment, notre objectif essentiel.
Mais cette position ne vaut cependant pas leçon pour qui que ce soit. C’est important de le dire à l’heure où cette question des municipales est source de crispations au sein du Front de gauche. La décision que les communistes bordelais vont prendre, je le sais pour avoir longuement discuté avec nombre d’entre eux depuis plusieurs mois, ils la prendront pour eux-mêmes, en toute responsabilité, en toute humilité et dans un total respect des débats des communistes des villes alentours comme ceux des autres grandes villes du pays. Donner de la force et du contenu à la bataille contre Alain Juppé ne revêt pas tout à fait le même enjeu que de décider de quelle manière nos camarades élus du Front de gauche doivent assumer le bilan de leurs actions au sein de la majorité à Paris ou à Toulouse. Ce n’est pas le même enjeu mais nous aurons ici comme là-bas le même objectif, la même ligne : éloigner la droite et le FN des pouvoirs locaux et donner du poids à des propositions novatrices, transformatrices pour la vie quotidienne. Logement, transports, emploi, qualité de l’environnement, gestion de la petite enfance,… Quelques soient nos stratégies locales, la campagne du Front de gauche aura partout à cœur de renverser les priorités et donner du corps à notre slogan : l’Humain d’abord.
Gauche bordelaise: un premier débat
Pour la gauche bordelaise, un premier débat permettra de mettre ceci à l’épreuve. Sur ma sollicitation, socialistes, communistes et écologistes débattrons publiquement samedi de la force du politique face au sport-business. Ce débat fait évidemment suite à la polémique née de ma proposition de baptiser le futur grand stade du nom de Nelson Mandela. Mais elle permettra aussi de reposer la question du pouvoir des politiques. « L’état ne peut pas tout », avait déclaré un premier ministre socialiste face à des salariés eux-mêmes désemparés. Le Front national en avait récolté la mise. Le sport est aujourd’hui, je le crois, un sujet sur lequel les politiques ont tout intérêt à reprendre la main pour faire reculer le pouvoir de l’argent. Il en va par exemple de l’image de la société que se font nos enfants. Comment par exemple prétendre sortir des logiques marchandes quand on échange des joueurs sur un marché ?
Ce sera j’espère un débat intéressant. Le président de la CUB, candidat socialiste déclaré sur Bordeaux, Vincent Feltesse, a accepté d’y participer. Un élu écologiste sera également présent. Et nous pourrons aussi entendre le témoignage de Christophe Basson, ancien cycliste qui fut au cœur de la tourmente connue par le Tour de France à la fin des années 1990.
Rendez-vous est donc pris samedi à 16h, dans les travées du Vélodrome de Bordeaux-lac où se tiendra le 21ème Grand prix cycliste de l’Humanité.
Mémoire et devoir
Dimanche enfin, comme chaque année, nous sommes invités à rendre hommage aux presque 300 patriotes qui furent fusillés par les Allemands entre 1940 et 1944 au camp de Souge situé à Martignas. Bien souvent, ces hommes et ces femmes avaient été livrés à l’occupant par la police française qui devançait les ordres. Cette cérémonie aura évidemment une résonnance particulière alors que l’extrême-droite se banalise et semble gagner du terrain. Se souvenir est indispensable. Rendre hommage à ceux qui sont morts est un devoir. Mais tracer des perspectives, rassembler le peuple autour d’objectifs de progrès et faire grandir le débat sont des responsabilités qui nous incombent si nous ne voulons pas que cette montée de la haine devienne inéluctable.
je suis d’accord sur le point de vue sur les municipales
je suis d’accord sur le point de vue sur les municipales