Industrie ?… Bordeaux doit relever le défi !

Article du journal Bordeaux7 ce jour:

BAcALAn/mAIntenAnce yAchts
« uNE opportuNité à
NE pas maNquEr»

« Logements et emplois industriels ne sont pas incompatibles ». Tel est le message que jeanine Broucas, présidente de l’association vie et Travail à Bacalan, et que l’association de défense des intérêts du quartier de Bacalan, ont tenu à faire passer mercredi, lors d’une conférence presse, au maire de Bordeaux et aux promoteurs qui s’interrogent sur l’intérêt de créer un pôle de maintenance et de réparation de yachts ou bateaux de luxe dans les Bassins à flot.

Fin novembre, le port autonome de Bordeaux a officiellement lancé un appel à projets avec des contraintes strictes, notamment l’obligation de recouvrir les cales sèches de façon temporaire uniquement lors des réparations. Les dossiers sont attendus d’ici le 23 janvier. On saura alors si des entreprises sont intéressées. « des sociétés locales girondines, mais aussi des chantiers de la Méditerranée sont venus visiter le site », nous a indiqué la direction du port. Les candidatures seront analysées ensuite par le port et ses partenaires, la ville et CUB. « Les habitants sont très favorables à ce projet. A ses yeux, c’est une opportunité à ne pas manquer pour éviter la « muséification » de Bordeaux ». Il nous permettrait de retrouver notre identité industrielle, navale », avance-t-elle. Les associations s’appuient sur la réussite de viareggio, une ville en italie, qui a su intégrer ses installations à proximité des habitations. Les élus bordelais ont d’ailleurs été séduits lors de leur visite sur place. « Une activité industrielle est totalement compatible avec ce qui est prévu.

« Sur la côte méditerranéenne, les pôles de maintenance sont saturés et il n’y en a pas sur la côte atlantique, les gros bateaux doivent aller en Hollande ! », explique jeanine Broucas. Cette activité pourrait amener près de 250 emplois et du dynamisme économique. en cette période de crise, vie et travail et l’adiq alertent sur l’importance de « préserver de toute pression immobilière les formes de radoub, outil d’une qualité exceptionnelle de maintenance navale.

Alain Juppé souhaite créer un cheminement, des
quais au Lac via les Bassins à flot, cela restera
possible. Un lieu de passage peut être mixte.
Utilisé par l’entreprise lorsqu’il le faut, laissé
aux piétons le reste du temps », justifie vincent
Maurin, élu communiste, qui était présent
mercredi à leur côté, en compagnie de Martine
diez, conseillère municipale PS.

• n.cesar

Bassins à flot… au bonheur des promoteurs !?

Voici le texte de la tribune libre du journal municipal Bx magazine de mai 2011…

Avec le travail de Nicolas Michelin, urbaniste en charge des Bassins à flot, nous gardions l’espoir d’un infléchissement du projet de 2004 (Grumbach) vers une meilleure prise en compte de l’atout portuaire du site. La préservation de la grande écluse et des formes de radoub étaient un signe positif. Or, nous constatons aujourd’hui le même pêché originel lié à l’absence d’ambition à la fois de la Ville de Bordeaux et du Grand Port Maritime pour la partie bordelaise de son fleuve.

La plaque portuaire entourant les bassins est bel et bien sacrifiée ! Le Maire et M.Michelin ont affirmé, lors du Conseil municipal du 28 février, qu’elle sera vouée à la promenade. Question : que reste-t-il donc de portuaire à la plaque ? Plus grand-chose ! En effet : un Centre Culturel du Vin sur une partie des ateliers du Port, un complexe hôtelier et commercial avec parkings sur le site de la fourrière, un Musée de la Marine près du Pertuis, un grand hôtel Seeko balnéo rue Lucien Faure, des enseignes commerciales entre McDo et Pertuis vont se disputer un site qui ne laissera que peu de place à la maintenance ou réparation navale. Sans parler du Nautilus transformé en Cdiscount et de l’usine Lesieur condamnée avec sursis… Et lorsque l’urbaniste tente d’évoquer un projet du Grand Port Maritime, pour la construction de yachts, sur la grande forme de radoub, le Maire évoque son embarras de ne plus pouvoir en faire le tour à pied ou à vélo ! Quel dommage pourtant qu’on ne puisse s’appuyer sur le formidable succès de CNB, chantiers navals de Bordeaux, côté rive droite, pour interroger davantage le potentiel de la construction navale ! Et pourquoi pas de la filière nautique électrique en lien avec deux atouts locaux que sont l’usine SAFT pour les batteries, et First Aquitaine Industrie en recherche de projets ?

Deuxième critique du Plan d’aménagement d’ensemble des BAF, la part de logements sociaux. Ce sont 50% de locatif social qu’il faudrait programmer, selon nous, hors accession sociale à la propriété, si l’on veut vraiment une ville pour tous. Nous rappelons que, ces dernières années, 80% de la production de logements ne concernaient que 20% des demandeurs. Et que l’explosion de la production de logements défiscalisés (De Robien-Scellier) à Bordeaux creusait encore les inégalités d’accès. Il paraît que Bouygues, Vinci, Eiffage, Nexity se disputent l’achat des îlots des BAF, d’après vous, est-ce par philanthropie ou par recherche du profit ? Honoreront-ils vraiment les éléments d’intérêt général (logement social, équipements publics, voieries…) que seule une ZAC (abandonnée par Juppé et Feltesse) aurait pu garantir ?

Enfin, le quartier énergie zéro qui nous est présenté comme innovant (récupération de l’eau chaude de la station d’épuration, photovoltaïque, géothermie..) risque de pâtir justement de l’absence de pouvoir coercitif de la puissance publique en direction des aménageurs. La création de Mixener, filiale de Gaz de Bordeaux, chargée de coordonner l’ensemble de la desserte énergétique, suffira-t-elle à convaincre les gros du BTP ?

« RESPUBLICA », œuvre de Nicolas Milhé, trône sur l’ancien silo à grains… Puissent ses lumières éclairer notre vigilance à toujours préférer l’intérêt général à la course aux profits.

P1020565.JPG