Logement: quand nos interventions font avancer la cause du social

Aujourd’hui, c’est conseil municipal. Vendredi dernier, lors du conseil de CUB, un évènement peu ordinaire s’est produit; on en a trop peu parlé. En effet, suite aux interventions répétées du groupe des élus communistes, et des Verts, le président Vincent Feltesse a pris la décision de retirer pour la seconde fois une délibération concernant le logement social sur la ville de Bordeaux.

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Logement social: urgence non partagée à la Cub !

 

« Mon intervention prendra une tonalité évidemment bien différente de celle des élus de droite qui viennent de donner le ton: haro sur le logement social ! Car cette délibération est pour nous d’abord pour nous le signe que le changement est possible.

Oui, l’objectif de conventionner 5000 logements sociaux en 2013 est un objectif très ambitieux, inégalé même. Mais la crise sociale prend une dimension tout à fait particulière sur la question du logement. Au point qu’avec le travail il devient un des facteurs principaux d’exclusion.

Les élus communistes l’ont dit ici des dizaines de fois : quand 60% des ménages girondins ne peuvent pas consacrer plus de 600 euros pour un T3 et qu’aucune des opérations d’aménagement qui sont soumises à notre approbation ne dépasse 25% de logements sociaux, c’est que nous avons un sérieux problème avec l’état réel de la société que nous sommes censés représenter.

Et ce ne sont pas les opérations d’accession dite « sociale » à la propriété qui pourront y répondre. Dans ce contexte de crise, l’accession « sociale » et les loyers PLS ne sont plus considérés par personne comme relevant du logement social. Et surtout pas par les organismes sociaux ni les associations qui oeuvrent sur le sujet. Ainsi, la communication du maire de Bordeaux qui annonce partout qu’il réalise 55% de logements sociaux dans ses grandes opérations, n’a aucun rapport avec la réalité: il faut y retrancher les 20% d’accession « sociale » et les 10% de PLS !

Cet objectif de 5000 conventionnements peut donc être salvateur. Il va nous permettre d’interroger ou de réinterroger chaque commune sur ses opérations. Je vous invite par exemple à reprendre nos précédentes interventions sur les opérations conduites à Bègles, Floirac ou Bordeaux. Vous y trouverez des pistes de travail.

En cœur de ville de Bordeaux, va ainsi d’ouvrir un important chantierchantier de réhabilitation du site de l’ancien commissariat Castéja. Chantier situé dans un quartier particulièrement dépourvu en logements sociaux et dans une ville encore très en-dessous des exigences de la loi SRU (16%). Pour nous, cette opération peut être une expérience pilote : réalisons à Casteja 100% de logements sociaux au lieu des 20% aujourd’hui programmés.

Des logements de qualité, répondant à la diversité des besoins en termes de logements sociaux et à l’excellence environnementale dans un quartier qui souffre beaucoup de la pollution.

Hélas, nous savons que, très soucieux de conserver ses ghettos de riches, le maire de Bordeaux argumentera qu’il n’est pas question de créer des ghettos de pauvres. Mais je rappelle une fois encore que 60% de girondins sont très loin des seuils nécessaires pour accéder au logement locatif dans ces quartiers là !

Sur un autre plan, cette délibération est aussi, Monsieur le Président le signe que l’austérité est le mal qui bloque toute velléité de changement véritable. Je cite d’ailleurs la délibération elle-même: « Compte tenu de la raréfaction des moyens, à mettre en corrélation avec le durcissement du contexte économique rencontré par les opérateurs de logement social, il est indispensable de veiller au bon emploi des deniers publics. »

Suggérer aux collectivités de passer la vitesse supérieure en termes de construction de logements sociaux, c’est très bien. Mais leur en donner les moyens financiers, serait encore mieux.

Prisonniers de l’injonction à la réduction des dépenses publiques, impulsée par Bruxelles, le gouvernement et la ministre Cécile Duflot vont dans le mauvais sens en réduisant sensiblement (de 10 000 à 6 500 euros) les aides aux conventionnements.

C’est donc bien l’austérité qui met en péril les objectifs d’une loi Duflot que nous avons pourtant plusieurs fois salué. Disons le tout net, cela risque d’être une impasse !

Nous appelons donc nos collègues de gauche, en particulier les parlementaires présents, à se ressaisir et à prendre conscience que la voie austéritaire n’est pas la bonne.

Ce sont maintenant les mal-logés, les travailleurs pauvres et les familles exclues des centres-villes qu’il faut entendre ! Il en est encore temps.

C’est avec cet espoir que nous soutenons ces objectifs de conventionnement.

Voir sur le même thème l’article de l’Humanité à l’occasion de l’assemblée générale des offices publics de l’Habitat.

Roms: les expulsions ne règlent rien !

Conseil de Cub ce matin.

Je devais, au nom du groupe communiste, faire la déclaration ci-dessous au sujet des évacuations de squats bordelais et l’expulsion de familles Roms.

Le Président a décidé de reporter le débat dans un mois.

J’ai réagi en « déplorant que ce report du débat soit très deçà des attentes des populations concernées et des associations, qui, comme Médecins du Monde ou Réseau Education sans Frontières, se mobilisent au quotidien pour les droits humains. D’autant qu’il y a urgence que sur Bordeaux et Cub, nous passions d’une politique d’exclusion, à une politique d’inclusion, telle que le Conseil de l’Europe le préconise. »

Expulsions des ROMS:

La CUB, Bordeaux et la Préfecture doivent changer de politique !

Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, M. Jagland déclarait récemment : « Le Conseil de l’Europe ne cesse de souligner la nécessité d’aller au-delà des mesures à court terme. A se contenter de déplacer les familles Roms d’un endroit ou d’un pays à un autre, on ne fait qu’empirer la situation ! »

De même, Viviane Reding, commissaire européenne aux questions de Justice, déclarait l’été dernier : «…les campements illicites posent problème et les autorités nationales ont raison de s’y intéresser. L’éloignement des Roms du territoire n’est cependant pas la solution, c’est une politique à court terme, sans effet durable. C’est l’intégration économique et sociale qu’il faut privilégier . Préoccupation autant de la responsabilité du pays d’origine que du pays d’accueil, puisque nous parlons de citoyens européens…»

Aussi, il me semble qu’il faut, au plan national, rectifier une conception d’Etat, ayant conduit la France à voir ses décisions d’expulsions massives en 2012, condamnées par le Conseil de l’Europe.

C’est pourquoi, nous soutenons les intentions de Jean-Marc Ayrault favorable à une évolution des mesures transitoires adaptées par la France et seulement 9 autres pays de l’Union qui restreignent jusqu’à fin 2013 l’accès au marché du travail des ressortissants roumains et bulgares.

C’est à l’aune de ces déclarations d’intention que je viens ici exprimer ma condamnation des opérations d’évacuation/expulsions (fussent-elles commuées en départs volontaires) des squats bordelais (Lucien Faure et Thiers) cette semaine.

Oui, les conditions de vie sur ces squats étaient révoltantes.

Oui, on ne peut tolérer misère, insalubrité, ghettoïsation, insécurité, sur des lieux de relégation !

Oui, il faut comprendre les difficultés de cohabitation avec les populations environnantes, de quartiers populaires frappés par la crise.

Oui, il faut chercher les solutions pour vivre mieux, tous, et tous ensemble.

Mais les opérations d’évacuation/expulsion vont-elles régler les problèmes ?

Non, 3 fois Non !

Les squats sont déplacés à Floirac, Bègles, Blanquefort, huit autres se remplissent sur Bordeaux Nord …

« Médecins du monde » et le « Réseau Éducation sans Frontière », ont raison d’alerter les pouvoirs publics sur les conséquences humaines dramatiques de ces opérations mal préparées et peu accompagnées. N’oublions pas que 200 enfants mineurs vivent dans les squats bordelais !

Peu accompagnées, oui, car au niveau préfectoral, la Maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale (M.O.U.S) bien qu’opérationnelle depuis 4 ans, brille par son impuissance, faute de moyens et faute de volonté politique partagée ! A peine 10% de la population concernée accède à des dispositifs facilitant l’octroi de papiers, d’autorisations de travail, d’hébergement… !

On a dénoncé la politique de discrimination de l’ancien gouvernement, on souhaite aujourd’hui que le nouveau gouvernement prouve, par des actes, sa volonté de rupture, et mette les bouchées doubles pour :

-> L’attribution de titres de séjours

->L’accès au travail 

->L’accès au logement ;

-> L’accès aux soins et à la scolarisation.

On ne peut donc que s’émouvoir des positions du Ministre de l’Intérieur se vantant d’atteindre un niveau d’expulsions du territoire supérieur à ses prédécesseurs de droite !

Questions posées:

Avons-nous mobilisé tous les moyens à notre disposition ? Notamment après l’acte fondateur de la déclaration de Strasbourg sur les Roms du 20 octobre 2010 ? Dont les grands chapitres sont: “Non-discrimination, citoyenneté, droits des femmes, droits de l’enfant, autonomisation, accès à la justice, lutte contre la traite, inclusion sociale, coopération internationale…”

Avons-nous mobilisé les fonds européens, finançant la mise à disposition de médiateurs ?

Avons-nous posé notre candidature pour rejoindre «l’Alliance européenne des villes et des régions pour l’inclusion des Roms » ? Association, sous l’égide du Conseil de l’Europe et de ses 47 États membres, dont l’objectif est de fournir aux collectivités locales un soutien dans la mise en œuvre de politiques inclusives, notamment par le biais d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques.

Sommes-nous tous, dans toutes les communes, au bon niveau humaniste et solidaire, dans nos décisions en faveur du logement très social (PLAI) et en faveur de l’hébergement transitoire d’urgence ?

Aurons-nous le courage politique de rassembler l’opinion contre les rapaces du capitalisme, “fauteurs de crise”, plutôt que contre des minorités régulièrement chassées ?

Notre honneur, à la CUB, sera de relever ces défis… sans tractopelles, ni CRS !

Vincent MAURIN

Conseiller communautaire

Conseiller municipal de Bordeaux

groupe communiste

« Les Roms sont ce que nous nous efforçons de devenir : de vrais européens »

Günter GRASS – Prix Nobel de Littérature

Tram de Bacalan… enfin la vérité !

Cela fait quatre ans que l’on nous amuse avec un dysfonctionnement du pont des écluses justifiant une desserte partielle du quartier de Bacalan.
Il y a 3 semaines encore, élus et medias s’agitaient autour de contraintes techniques supposées inextricables.

Aujourd’hui, la vérité émerge enfin.

C’est bien le manque de rames de tramway (et non le pont des écluses) qui impose à Kéolis de sacrifier en partie Bacalan !
Deux éléments de preuve: le courrier de Kéolis adressé à un usager mécontent qui indique « (…) en heure de pointe, nous utilisons toutes les rames à notre disposition, nous n’avons donc aucune marge de manoeuvre (…) Nous serons livrés l’année prochaine de nouveaux matériels, ce qui devrait limiter sensiblement ce type de situation (…). »
Le Président de la Cub, lors de la visite des ateliers Alstom d’Aytré, a confié à la presse que la commande des 26 rames Citadis pour le réseau bordelais permettra de renforcer la desserte de Bacalan !

C’est dit !… Et me donne enfin raison quand je dénonce le choix politique de fond, dès la mise en service du tram bacalanais, de faire faire demi-tour à deux rames sur trois aux Bassins à flot

(voir http://www.vincentmaurin.fr/2012/11/21/tram-de-bacalan-le-pont-a-bon-dos/).

Mieux vaut tard que jamais… Allez vite, Président, des rames Citadis sur la ligne B… dès mars… pour Bacalan.. !

Tram de Bacalan… enfin la vérité !

Cela fait quatre ans que l’on nous amuse avec un dysfonctionnement du pont des écluses justifiant une desserte partielle du quartier de Bacalan.
Il y a 3 semaines encore, élus et medias s’agitaient autour de contraintes techniques supposées inextricables.

Aujourd’hui, la vérité émerge enfin.

C’est bien le manque de rames de tramway (et non le pont des écluses) qui impose à Kéolis de sacrifier en partie Bacalan !
Deux éléments de preuve: le courrier de Kéolis adressé à un usager mécontent qui indique « (…) en heure de pointe, nous utilisons toutes les rames à notre disposition, nous n’avons donc aucune marge de manoeuvre (…) Nous serons livrés l’année prochaine de nouveaux matériels, ce qui devrait limiter sensiblement ce type de situation (…). »
Le Président de la Cub, lors de la visite des ateliers Alstom d’Aytré, a confié à la presse que la commande des 26 rames Citadis pour le réseau bordelais permettra de renforcer la desserte de Bacalan !

C’est dit !… Et me donne enfin raison quand je dénonce le choix politique de fond, dès la mise en service du tram bacalanais, de faire faire demi-tour à deux rames sur trois aux Bassins à flot

(voir http://www.vincentmaurin.fr/2012/11/21/tram-de-bacalan-le-pont-a-bon-dos/).

Mieux vaut tard que jamais… Allez vite, Président, des rames Citadis sur la ligne B… dès mars… pour Bacalan.. !

Gare fermée, service public encore frappé !

Lundi, les guichets de la gare Ravezies seront définitivement fermés.

Après la fermeture de la desserte trains venant du Médoc ou de la gare St Jean en août dernier, c’est le service guichets qui disparaît.

L’argument est le déplacement des activités vers la nouvelle gare en projet à Cracovie (tram-train du Médoc).

Je comprends l’étonnement et la colère des usagers.

La fermeture des guichets de Ravezies s’est faite brutalement, sans information préalable.

Pourquoi ne pas attendre la mise en service de la gare de Cracovie avant de supprimer le service de Ravezies ?

En effet, au pied de la station tram et du parc-relais Ravezies, ce guichet remplissait un réel service de proximité pour les milliers d’ habitants et salariés de Bx-Nord et Le Bouscat-Bruges.

Encore une fois, ce sont les usagers qui seront pris en otage d’une politique de réduction des coûts de fonctionnement d’une entreprise pourtant largement bénéficiaire.

Encore une fois, des projets où foisonne une urbanisation spéculative placent au second plan le service public.

Encore une fois, comme je ne peux ignorer que CUB et Maires concernés, tout comme Région et Département ont été associés  à cette décision (ou tout du moins informés), je dénonce leurs discours démagogiques vantant les vertus d’une « proximité » de services qu’ils bafouent une fois de plus * au nord de Bordeaux !

*liste non exhaustive: tram de Bacalan en service réduit, halte fluviale Claveau reportée, fermeture 4 mois de la poste Achard, collège privé à Ginko, crèche privée à Cracovie, projet de ligne de ceinture sncf reliant Cracovie à Cenon gelé…

 

Tram de Bacalan: le pont a bon dos !

COMMUNIQUE DE PRESSE

TRAM DE BACALAN : LE PONT A BON DOS !

Le pont tournant de la ligne B est hors service pour le tram depuis 4 ans.

Chaque année, dans une effervescence médiatique, élus majoritaires de la Ville de Bordeaux comme de la CUB font mine de s’agiter autour du dysfonctionnement du pont tournant des écluses. Attribuant à celui-ci la responsabilité première d’une desserte partielle de la portion Bassins à flot – Claveau.

Ils oublient, ou cachent, que la raison principale du « mauvais traitement » de Bacalan, n’est pas un problème de pont mais une décision politique, dès l’ouverture de la ligne B, de ne pas faire parvenir tous les trams à Claveau en heure de pointe. Utilisant ainsi Bacalan comme soupape de régulation du trafic de centre-ville.

Pour preuve, la pétition, à mon initiative, fin 2009, demandant un traitement égalitaire du quartier de Bacalan.  Voir : http://vincent.maurin.elunet.fr/index.php/post/07/12/2009/Bacalan-se-mobilise-pour-son-tramway

Pour preuve encore, lorsque le 24 janvier 2011, le pont fut rouvert sous surveillance, la fréquence ne fut pas augmentée, avec comme vague explication : « la faible fréquentation bacalanaise ne le justifie pas ». Voir : http://vincent.maurin.elunet.fr/index.php/post/25/01/2011/Tramway-de-Bacalan%3A-rien-nest-regle

Avant la décision de mise en place de navettes bus BaF-Claveau en heure de pointe, j’avais écrit au Pdt de la CUB et au Maire, le 29 décembre 2011, pour faire des propositions : http://vincent.maurin.elunet.fr/public/vincent.maurin.elunet.fr/mairie/courrier_tramway_bacalan.pdf

J’en  maintiens les grandes lignes :

…) Je vous demande donc, sans attendre la fin des 2 ans de procédures de recours :

 

– De décider une fréquence d’un tram sur deux (au lieu d’un sur trois) en heures de pointes, puisque

la voie unique du pont de secours ne permet pas 100% de desserte.

 

– De bien vouloir engager les investissements nécessaires à la mise service du pont principal.

 

– Et si obligation de rupture de charge (vous proposez des bus de substitution), pourquoi ne pas

étudier, dans l’attente, la faisabilité d’une navette tramway « écluses-Claveau » à fréquence 4

minutes (les piétons n’auraient alors que le pont à traverser d’un tram à l’autre) ?

 

– La création d’une navette électrique « Quatre-chemins, Tissot, Blanqui, Bassins à flot »

 

Parce que ce secteur de Bordeaux fait partie des sites majeurs à urbaniser et qu’il fait l’objet

de fortes convoitises de la promotion immobilière privée, je n’ose imaginer que le délai

d’attente de « normalisation » de la desserte de Bacalan, obéisse au seul lobby de ceux qui,

dans la plaquette de présentation des futurs appartements de standing, indiquent : « à deux

pas du tramway » !(…)

L’enlisement de ce dossier s’ajoute au peu de considération du quartier de Bacalan comme nœud intermodal pour les déplacements urbains. Exemples:

–          C’est le même déni qui préside à retarder à 2015, l’aménagement d’une halte fluviale à Claveau qui faisait pourtant partie des premiers plans de mise en place de la navette Lormont-Richelieu.

–          C’est le même déni qui préside à ne pas programmer une nouvelle liaison Bus –Avenue de Labarde-place Maran-Dupré St Maur-Pertuis- St Louis- tant que tous les projets immobiliers des Bassins à flot ne seraient pas finalisés, alors que ce fut pourtant une des motivations pour le remplacement du pont tournant du Pertuis.

–          C’est le même déni qui préside à ne pas faire traverser le Pont Bacalan-Bastide par un tramway reliant Cracovie et Cenon.

Une rare fenêtre d’espoir dans ce paysage discriminant le secteur Bx-Nord: la volonté de la CUB d’étudier enfin (Gd Stade oblige) la jonction des deux lignes de tram B et C … Je fus le premier à le réclamer… dès 2004… !

La Fontaine ne m’en voudra pas de conclure en tronquant: « Patience et longueur de temps ne sont rien sans force et rage ! »

Bassins à flot: et si la messe n’était pas dite ?

Voici mon intervention ce matin à la CUB à propos de la Maison du Projet des Bassins à flot:

« Cette maison du projet a pour but de rendre compte aux habitants actuels et à venir de l’évolution du projet d’aménagement des Bassins à flot.
Compte- tenu de la lourdeur de l’investissement public en jeu ( cub, ville, Port, pour 407000 € dont 205000 € cub), nous souhaitons que ce lieu fasse vivre, non seulement l’état des réalisations mais aussi et surtout les enjeux d’aménagement faisant encore débat et nécessitant de prolonger la concertation tout au long de la décennie. Continuer la lecture de « Bassins à flot: et si la messe n’était pas dite ? »

Pont Bacalan-Bastide… pour que la fête soit complète…

Nous tenons cette conférence de presse, entre élus et militants communistes

          quelques heures avant la délibération du Conseil municipal de Bordeaux proposant de baptiser le pont Bacalan-Bastide du nom de Jacques CHABAN DELMAS,

         la veille de la pose de la travée centrale reliant les quatre piles et donc les deux rives.

Et c’est parce que nous ne boudons pas notre plaisir de voir enfin réalisé ce franchissement rive droite-rive gauche que nous voulons marquer aujourd’hui notre impatience à « finir le travail ».

En effet, l’idée de ce franchissement, à cet endroit précis, est porté, depuis 30 ans par les communistes. Nous avons multiplié déclarations, motions, tracts, actions diverses pour faire valoir deux idées simples :

–         Besoin d’une traversée intra-urbaine fluidifiant les déplacements domicile-travail des habitants et salariés des deux rives.

–         Y garantir un transport en commun public par rail, connecté en boucle à la ligne de ceinture SNCF.

Si le tunnel rail-route nous a longtemps mobilisés. Nous avons pris acte, en 2000, du choix majoritaire en faveur du pont et avons œuvré et pour qu’il ne ferme pas le Port de la Lune et pour qu’il réserve un transport en commun en site propre.

C’est donc le Pont à travée levante ( 4 voies pour véhicules, 2 voies TCSP et voies séparées pour vélos et piétons ) qui nous offre ce magnifique spectacle aujourd’hui.

Bravo ! 

Rapidité, prouesses techniques, défi environnemental par le transport maritime et fluvial des 443 mètres des 3 travées, forte communication de la CUB et pédagogie adaptée grâce à Cap Sciences, sont les atouts de cette réalisation.

Mais pour que la fête soit complète, il faut, selon nous, que l’essence même de la genèse de cet ouvrage « faciliter les déplacements entre deux rives », soit traitée jusqu’au bout :

A savoir, le raccordement par tram, ou tram-train, des gares de Cenon Pont Rouge et Cracovie !

En effet, on ne peut ignorer les limites objectives de la fonction « routière » de ce franchissement, tant la pression grandira encore pour les déplacements pendulaires domicile-travail, d’autant que cela s’accompagnera d’une urbanisation énorme des deux rives en têtes de pont (près de 10000 logements en projet de part et d’autre) .

Il faut donc, nous semble-t-il, avoir l’ambition d’un maillage du réseau de transport en commun réorienté vers le rail. Plus écologique, plus sûr, plus rapide, plus efficace, plus économique, ce tram-train de ceinture pourrait devenir cette épine dorsale d’un réseau non plus égocentré vers une ville-centre saturée, mais drainant Bassins à flot, Cracovie-Bruges, Caudéran, Arlac, Pessac, St Jean-Euratlantique, Benauge, Cenon Pont rouge et Bastide Niel, avec lignes de bus en correspondances.

C’est donc de la réponse à cet enjeu que dépendra le succès, in fine, de ce pont… Pour que, d’objet de curiosité des premiers mois, il devienne source de satisfaction, à terme, pour ceux qui bossent  !

Enfin, parlons du nom du pont :

Tout le monde l’appelle Bacalan-Bastide. Certains le surnomment même BaBa.

Le président de la CUB a lancé, en solo, le nom de Toussaint Louverture, parce que c’était la commémoration du 10 mai contre l’esclavage et qu’il fallait « faire un coup ». Le Maire de Bordeaux a réagi, vexé, en proposant de délocaliser le nom de Chaban Delmas hors Lescure. Le PS tente alors de relocaliser le nom de Chaban sur le Pont d’Aquitaine pour sauver Louverture. Le Maire organise une pseudo concertation pour que d’autres noms isolent Toussaint. Puis il convoque une commission viographie pour rester dans les clous de la vie démocratique. Celle-ci est loin d’être unanime pour nommer le pont Chaban Delmas, tout en reconnaissant que ce grand homme mérite de prêter son nom à un ouvrage de renom. Des membres, non élus, y développent  deux idées intéressantes :

–         Chaban, lui-même, s’est toujours refusé à donner des noms de personnages aux ponts bordelais. Lui rendre hommage aujourd’hui serait de rester d’abord fidèle à ce principe.

–         On ne peut pas dire que les deux quartiers, demain reliés, aient bénéficié de l’intérêt majeur que leur portait Chaban. Tant, ils furent, l’un et l’autre, sacrifiés sur l’autel de la désindustrialisation des années 70-80.

Pour notre part, nous restons sur l’idée que ce pont adresse un signe fort à deux quartiers populaires en attente, depuis 30 ans, de renouvellement urbain, de désenclavement et au fond… de reconnaissance.

Ces deux quartiers ont bâti un pan de l’histoire ouvrière et industrieuse de Bordeaux. Ils en portent encore non seulement des traces patrimoniales, mais aussi des perspectives économiques d’avenir (Chantier naval rive droite, Refit et SAFT rive gauche).

Ce pont est conçu comme une liaison urbaine, apaisée, non autoroutière. C’est donc en toute logique, que le nom Bacalan-Bastide est déjà entré dans les mœurs.

Si nous sommes seuls, en tant qu’élus, à défendre Bacalan-Bastide, nous pensons être toutefois en phase avec une majorité de Bordelais, lassés ou amusés par l’idée que la « prise » du pont (par le nom) constituerait un fait de guerre majeur en cette fin d’année 2012 !

 

 

Villes-Ports… ça bouge dans le monde… et Bordeaux ?

Je viens de participer durant deux jours à la 13éme conférence mondiale des villes et ports à Saint Nazaire et Nantes (programme et contributions sur http://www.aivp.org).
450 délégués de plus de 50 pays… Ce rendez-vous permet de poser et surtout d’actualiser les problèmatiques portuaires (économiques, urbaines, environnementales, citoyennes…)en s’appuyant sur des échanges d’expériences.

Rotterdam, Hambourg, Stockolm, Casablanca, Houston, Lille, Nice, Dublin, La Rochelle, Porto… ont présenté des projets dans  lesquels je puise idées et  questionnements pour l’avenir  de Bordeaux-Port. Comme lors de la journée de confèrence bordelaise en novembre dernier (voir fleuve-port-ville%e2%80%a6-bordeaux-hors-sujet).

Exemples: le pôle de distribution urbaine de marchandises par voie d’eau â Lille, l’articulation èquipements publics et portuaires â Porto avec une université partageant un nouveau terminal croisière, la dèmarche èducative et citoyenne à Stokolm et Houston, l’affirmation de volonté politique pour  l’emploi et l’industrie â St Nazaire, le défi culturel sur le fleuve avec la biennale d’art contemporain Estuaire entre Nantes et St Nazaire…etc.

Un regret cependant: que Bordeaux ne prenne toujours pas la mesure de l’enjeu de ce type d’èchanges. Nous n’étions en effet qu’ une poignèe de  délègués CUB et Port… Et pour la plupart 1 jour seulement !

…Une déception: je pensais que nos amis nantais avaient pu conserver des activitès èconomiques portuaires intra muros… Et non, il reste un terminal bois, des navettes fluviales, quelques bateaux de croisière… et une île de Nantes qui a reconquis ses friches portuaires (chantier naval fermé en 1987) par des activitès mixtes de loisirs (île aux machines), de culture, de services (palais de justice, centre d’architecture, et bientôt CHU) en conservant la  mémoire portuaire grâce au travail remarquable de Chemetov !
… Un coup de coeur: le mémorial de l’abolition de l’esclavage … Sur les quais, en coeur de
ville… Libre d’accés, trés pédagogique avec un trait  architectural innovant… Comme ces dizaines  de noms de bateaux nègriers incrustés dans des plaques de verre sur  le chemin de béton menant au  musée… Beau travail… Bordeaux doit en rougir… et s’en inspirer !
… Une fierté: c’est mon camarade Gilles Bontemps, vice-pdt du Conseil régional
Pays de Loire, qui a prononcè le discours de clôture de la conférence (avec Joël Batteux, maire de St Nazaire et J.Pierre Lecomte, pdt de l’AIVP)

… En aparté: le directeur du Gd Port Maritime de Bordeaux m’a confirmé que le projet de refit de yachts sur les bassins à flot suivait son cours: 5 à 600 emplois sur multisites, 50 entreprises… à suivre !