En ce 11 novembre de célébration du centenaire de la grande guerre, en famille, j’ai ressorti les photos et documents de mon arrière gd-père maternel, Joseph Augustin FRANC, mort au front en avril 1917, laissant ma grand-mère pupille de la nation. De mon Gd-père paternel Emile Amédée MAURIN, blessé d’un éclat d’obus dans la tête en août 17 près de Verdun (voir photos ci-dessous). Emouvant de feuilleter les 30 pages de son livret militaire. De mon grand oncle maternel Marie Etienne PELAT, mort en 1916 à Bray sur Somme.
J’ai prêté à mon fils « C’était la guerre des tranchées » de TARDI, parlé des monuments aux morts, notamment de ceux qui furent bâtis dans l’esprit pacifiste du « plus jamais ça », comme celui d’Arcachon orné de l’inscription « Pour le droit, pour la Paix » ou encore de Tarnos dans les Landes, où le maire fut destitué par le Préfet pour avoir refusé d’en effacer l’inscription « L’Humanité n’a qu’un chemin, la paix. » (*)
J’ai évoqué les films cultes comme « La grande illusion » de Renoir en 1937 (interdit en France en 40 et considéré par le nazi Goebels « ennemi cinématographique n°1 ». Voir La grande illusion, site du centenaire.
Ou encore les sentiers de la gloire, de Stanley Kubrick en 1957, interdit en France pendant 18 ans. Voir l’extrait: » l’assaut «
J’ai feuilleté l’excellent dossier : 14/18 revue du projet pcf nov 2014 où l’on place cette guerre mondiale dans son contexte de « lutte des classes » et d’impérialisme. Où l’on développe l’idée qu’elle est à l’origine de la naissance du communisme, notamment dans sa forme organisée au XXème siècle (Révolution russe de 17, création de Partis communistes, Internationales…)
J’ai relu des extraits du roman « Le Feu » d’Henri Barbusse :
« On se demandera, dit l’un: « Après tout, pourquoi faire la guerre? » Pourquoi, on n’en sait rien ; mais pour qui, on peut le dire. On sera bien forcé de voir que si chaque nation apporte à l’idole de la guerre la chair fraîche de quinze cents jeunes gens à déchirer chaque jour, c’est pour le plaisir de quelques meneurs qu’on pourrait compter ; que les peuples entiers vont à la boucherie, rangés en troupeaux d’armées, pour qu’une caste galonnée d’or écrive ses noms de princes dans l’histoire ; pour que des gens dorés aussi, qui font partie de la même gradaille, brassent plus d’affaires – pour des questions de personnes et des questions de boutiques. Et on verra, dès qu’on ouvrira les yeux, que les séparations qui sont entre les hommes ne sont pas celles qu’on croit, et que celles qu’on croit ne sont pas. »
Une journée souvenir qui me conforte dans l’idée que la mobilisation pour la paix doit rester une préoccupation majeure des peuples du monde.
(*) lu dans Sud Ouest Mag 8 nov, article de Carine Arribeux