La messe semble dite. Il y aura bien une église dans l’éco-quartier Ginko à Bordeaux Lac. Ville de Bordeaux, Bouygues et Diocèse se sont mis d’accord. Emilie et Olivier Brochet ont dessiné l’édifice. Nul doute que cela aura de l’allure.
Et je suppose que ce choix est le fruit de la mobilisation de la communauté catholique dont je n’ai pas à juger les besoins dans le cadre de la liberté de culte.
Mais comme ce secteur d’aménagement urbain est une ZAC (zone d’aménagement concerté), outil public, pilotée par la CUB, financée par le contribuable, j’espère n’offenser personne en posant ces quelques questions:
– Pourquoi une construction d’église, alors qu’à deux pas, cité des Aubiers, se trouve une chapelle ? Bernard Pauc et André Soulas, qui devinrent mes amis durant les 7 ans où j’habitai la cité, y ont célébré la messe et béni des centaines d’habitants. Pourquoi n’avoir pas fait le choix, moins onéreux, d’une réhabilitation/extension ?
– Avec le collège catholique Fra Angelico, envisagé également sur le site, ne trouvez-vous pas que cela fait beaucoup de foncier privatisé pour des pratiques qui relèvent de la sphère privée ?
– A t-on bien mesuré l’urgence sociale à Bordeaux ? Pourquoi alors ne pas réserver un espace dédié à l’accueil d’urgence des personnes sans domicile ou à besoins sociaux-médico particuliers, comme je l’ai proposé en séance CUB ?
– Respecter le droit de réunion pour le culte oui… mais alors pourquoi bafouer le droit constitutionnel de liberté de réunion citoyenne et politique en refusant de construire une salle municipale ? (la maison polyvalente dessinée dans le projet sera gérée par l’Association des centres d’animation qui exclut toute réunion politique)
– Et si Ville et CUB favorisent ainsi le culte catholique, quelle réponse à la demande forte d’une partie de la population des Aubiers pour une salle de prière musulmane (2ème religion pratiquée en France) ?
Bref, sans prétendre à l’exhaustivité dans ces interrogations, ni prendre l’habit de Peppone face à Don Camillo, mais uniquement parce que les réponses sont complexes, je pense, encore une fois, que la confiscation du débat citoyen laissera des traces.
Quel gâchis pour la démocratie !