Mme Larralde, 97 ans a eu les honneurs du Conseil municipal cet après-midi. Le Maire, dans un grand moment de démagogie et de populisme, a fait l’éloge de cette vieille dame, riche gynécologue, désirant verser à la ville 300000 euros pour la construction d’une crèche sur une péniche des Bassins à flot. Tout le Conseil s’est levé, sauf Natalie Victor Retali et moi. La ficelle était trop grosse… Voici ma déclaration, lue sous les huées d’une droite faisant mine d’être outrée d’entendre des arguments ternissant l’effet de manche d’un maire en manque d’inspiration et dérangeant, il est vrai, le consensus ambiant :
Nous savions l’engouement de la ville pour le développement du mécénat culturel.
Nous avions eu une alerte il y a quelques mois sur la naissance d’un mècénat social avec la création d’une fondation concourant au projet social.
Aujourd’hui vous franchissez un pas supplémentaire avec l’instauration d’un mécenat petite enfance !
Madame Larralde, dont on ne peut que louer la générositè et l’altruisme, va aider la ville à construire une crèche…
Mais quelle image de la ville donnez-vous ainsi aux bordelais et aux futurs habitants ? Pour rester sur le ton thèâtral, un tantinet outrancier et populiste de votre introduction au débat budgétaire, monsieur le maire de la deuxiéme ville française la plus connue dans le monde après Paris, désormais pdt de l’association française des communes et régions d’Europe, titulaire aujourd’hui de nombreuses distinctions et label, vous auriez besoin de vieilles dames riches et généreuses pour fournir à nos concitoyens les équipements publics auxquels ils ont droit ?
La prochaine standing-ovation du conseil municipal honorera-t-elle un vieux monsieur qui offrira des cartables à nos écoliers ?
Quelle démagogie de la part d’une mouvance politique qui n’a eu de cesse de soustraire les grandes fortunes à l’effort de solidarité fiscal national durant les années sarkozy !
Enfin deux questions: Pourquoi n’avez vous pas plutot suggérer à madame Larralde de faire ce don à la fondation d’Auteuil gestionnaire de la future crèche de Cracovie, ce qui aurait réduit de moitié la subvention municipale en faveur de cette crèche privée ? Enfin, le lieu, une crèche sur l’eau ? L’idée est un vrai défi, mais nous considérons ce choix de site non prioritaire alors que nous sommes en plein dèbat sur la revitalisation portuaire du bassin à flot n°1, par ses formes de radoub notamment.
Superbe Vincent, superbe. Mine de rien il en faut du courage pour dire ça à Juppé !
Merci pour cette intervention Vincent. On est dans le vif du sujet. On réduit les budgets du social de plus en plus, même les dirigeants associatifs (d’un nouveau type) commencent à se diriger vers le mécénat et les fondations. La fin du service publique? plus que jamais il va falloir lutter..