lettre ouverte
Monsieur le Maire,
Suite à l’étude d’impact révélée par l’APAVE, vous réaffirmez votre position initiale: pas d’activité de maintenance navale dans les formes de radoub des Bassins à flot !
Une fois de plus, après avoir fait mine d’écouter la voix des multiples acteurs mobilisés pour la renaissance d’un projet d’activité de refit de grands yachts (élus locaux, associations, entrepreneurs…), vous sanctionnez le débat, droit dans vos bottes, sans bouger d’un pouce d’une position pour le moins dogmatique !
Pourtant, l’étude d’impact conclut-elle à l’incompatibilité entre l’activité de refit et l’habitat ? NON
L’étude d’impact ne préconise -t-elle pas une série de mesures adaptables à l’activité, comme la couverture ? SI
Le Port, la CUB et le Cluster d’entreprises ne s’engagent-ils pas à déployer les efforts techniques nécessaires à cette adaptation au milieu urbain ? SI
Vous faites vôtre, l’argument des promoteurs: le besoin de respecter l’avis des futurs habitants. Mais ne sont-ils pas avertis, depuis 2 ans de l’existence, dans le programme Michelin, de ce pôle refit ? SI, bien sûr… il est indiqué sur le site internet et les panneaux publicitaires (voir photos)
Alors pourquoi toutes ces contorsions, M.le Maire ?
Vous ne voulez pas du refit à Bacalan ? Assumez-le ! Et cessez de jouer la montre en attendant la création du futur syndic de propriétaires réuni autour de Fradin et Bouygues !
Dîtes que ce projet capable de générer jusqu’à 600 emplois est bon partout sauf à Bordeaux !
Assumez votre vision, hélas partagée par toutes les formations politiques de la CUB, sauf le PCF, dès 2003 (projet Grumbach) d’un quartier boutant l’activité industrielle hors les murs (LESIEUR) !
Assumez vos choix, désormais hasbeen en Europe, de ne considérer l’avenir de la ville qu’à travers ses vitrines commerciales, ses mètres carrés de bureaux à moitié vides, ses hôtels de luxe…
Remerciez le PS qui vous a soutenu dans le projet Grumbach puis qui a abandonné la maîtrise publique de la ZAC au profit d’un PAE livrant le quartier aux promoteurs, pour ne se réveiller que depuis un an, au moment où, pour vous, les carottes étaient déjà cuites !
Assumez que vous n’avez cure des ateliers de concertation qui pourtant pointaient la nécessité de maintenir une activité portuaire pour une vraie mixité fonctionnelle autour des bassins.
Assumez que les 800 pétitionnaires de Bacalan comptent moins, à vos yeux, que deux ou trois promoteurs immobiliers, en panique devant l’idée que le marché, avec la crise, pourrait ne pas être aussi juteux que le laissaient rêver les beaux dessins de M.Michelin !
M. le Maire, je vous l’ai dit et le répète: vous avez pourtant, aux Bassins à flot, l’occasion unique de réussir un projet exemplaire en terme de mixité urbaine et sociale. Le refit en est un noeud essentiel. S’il vous plaît, ne gâchez pas l’occasion… pour Bordeaux !