WiFi dans les écoles: la santé n’est pas une question économique.

Voici la réponse que j’ai faite aux associations qui m’interpellaient sur l’utilisation du WiFi dans les écoles de Bordeaux.

Madame, Monsieur,

Je vous remercie pour l’interpellation argumentée que vous nous avez fait parvenir à propos de l’utilisation des ondes Wifi dans les écoles. C’est un sujet important sur lequel vous attirez notre attention puisqu’il s’agit à la fois d’un problème sanitaire concernant les jeunes enfants, mais aussi de la nécessaire modernisation des outils pédagogiques dans les écoles bordelaises.

Je vous suis également reconnaissant d’avoir noté le positionnement de notre groupe politique à l’Assemblée nationale, exprimé le 31 janvier 2013 par André Chassaigne. Comme vous le rappelez, il y évoquait le double enjeu d’un accès démocratisé aux technologies nouvelles et de la préservation de la santé de tous.

Le président du groupe Front de gauche évoquait également dans son intervention un troisième enjeu : celui de la maîtrise des infrastructures. « Il s’agit, disait-il, de dénoncer la logique générale qui prévaut dans l’implantation des nouvelles technologies, à savoir le tout-privé, la marchandisation et la mise en concurrence. C’est à l’État de reprendre la main en matière d’aménagement numérique et technologique du territoire, notamment par l’implantation et le maintien de services publics. Car les acteurs du secteur privé n’ont que faire de la situation des territoires enclavés ou des conséquences de certaines technologies sur la santé. (…) C’est la multiplicité, imposée par le dogme de la concurrence et de la marchandisation, qui crée des redondances et entraîne des expositions aux champs électromagnétiques bien supérieures aux seuils préconisés. »

Je partage évidemment ce point de vue et je considère que cette question doit être omniprésente quand on évoque ces sujets. Assurer la couverture numérique pour tous, en ne sur-exposant pas la santé des citoyens, c’est un défi que seul le service public peut relever. En la matière, je vous invite – mais peut-être l’avez-vous déjà fait – à interpeller toutes les forces de gauche sur leurs orientations nationales et européennes. Ceux qui ont donné leur feu vert à la libéralisation des infrastructures de Telecom doivent revoir urgemment leur position.

Mais ceci n’exonère pas de la nécessaire vigilance que vous exercez. D’ailleurs, même le rapport de l’Agence nationale sanitaire (Anses) rendu public en octobre dernier recommandait la plus grande prudence concernant la sur-exposition des jeunes enfants. Comme vous le savez, ce rapport qui compilait les centaines d’études disponibles sur le sujet, concluait cependant qu’aucun « effet avéré » sur la santé ne pouvait être imputé aux ondes.

Pour ma part, et concernant les écoles bordelaises, je m’en tiens aux deux enjeux cités plus haut : la modernisation des outils pédagogiques pour les écoles dans tous les quartiers de la ville, et la nécessaire précaution quant à la sur-exposition des enfants. Dans ces conditions, je crois qu’il serait sage de limiter le recours aux ondes Wifi aux seules périodes d’expérimentation, bien limitées dans le temps. A partir du moment où les tableaux numériques sont définitivement installées dans les salles de classes, je crois comme vous que les connexions filaires s’imposent. D’ailleurs, le maire de Bordeaux n’a que l’argument économique pour défendre l’inverse. Et pour la sensibilité que je représente, en matière de santé comme dans d’autres domaines, l’argument économique n’en est pas un.

Espérant que ma réponse vous aura été utile et me tenant également disponible pour un échange sur ces questions, je vous prie, Madame, Monsieur, d’agréer l’expression de mes salutations les plus respectueuses,

Vincent MAURIN

Conseiller municipal

Conseiller communautaire

Tête de liste du Front de gauche à l’élection municipale.

2 réponses sur “WiFi dans les écoles: la santé n’est pas une question économique.”

  1. Une petite remarque sur la phrase « A partir du moment où les tablettes sont définitivement installées dans les salles de classes, je crois comme vous que les connexions filaires s’imposent. » il me semble qu’il y a une certaine confusion technologique dans la mesure ou toutes les tablettes n’utilisent que des connexionns Wifi pour se connecter sur un réseau …

Répondre à Florent Gillet Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *