Bassins à flot: une banque chasse une usine !

C’est annoncé aujourd’hui dans la presse, le Crédit agricole déplacera son siège du boulevard Wilson aux Bassins à flot sur le site de l’usine Lesieur.

Après CDiscount, il s’agira probablement d’une nouvelle opération blanche en terme de création d’emplois puisque ce n’est qu’une « relocalisation » sur fond de transactions immobilières.

C’est ce que notre groupe redoute également sur Euratlantique, où 70% des emplois du prochain Centre d’affaires seront des relocalisations intra-CUB (ex: Caisse d’épargne).

Ici, aux Bassins à flot, il y eut en 2008 les premières réunions des ateliers des Bassins, sous la houlette de Nicolas Michelin, architecte urbaniste, Michèle Larus-Charlue, directrice de l’aménagement mairie et M.Dandieu, chef de service CUB. On y a parlé économie, logement, déplacements, culture, services, loisirs… Sur fond de nécessaire mixité fonctionnelle. Lesieur gardait alors toute sa place dans le projet, comme élément économique et patrimonial structurant du site. C’est en juin 2013, que la sanction est tombée: exit Lesieur vers Bassens ! Voir http://www.vincentmaurin.fr/bacalan-perd-son-avant-derniere-usine/

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Péniche d’huile approvisionnant Lesieur: un conduit passe sous le bâtiment de Cap Sciences et sous la voie de tramway…

Je dénonce à nouveau cet abandon industriel. d’autant plus qu’il s’accompagne de 20 suppressions d’emplois (sur 90). Question qui mobilisent depuis un mois les salariés.

C’est aussi un gâchis vis à vis de l' »économie du fleuve » que nous prônons dans notre programme. En effet, cette usine avait en charge l’embouteillage de l’huile raffinée provenant de Bassens par une péniche accostant devant Cap Sciences.

Après la Cité des civilisations du vin, l’hôtel balnéo face au Pertuis, le complexe hôtelier de luxe sur le site de l’ex fourrière, le musée privé près des formes de radoub… c’est la poursuite de la « vente à la découpe » de la plaque portuaire… la fermeture de toute ambition pour le développement économique durable autour du fleuve, de son rôle pour le transport de marchandises, de déchets, pour une nouvelle logistique urbaine intra-communautaire, voire départementale.

Lors de la conférence de presse vendredi dernier, au pied des formes de radoub, en présence de Pierre Laurent et des syndicats portuaires et SAFT, nous avons rappelé combien il était précieux pour les territoires et le pays de conserver nos potentiels industriels… Le Maire sortant est en train de reculer sur le projet REFIT de navires de grandes tailles *… Ne lâchons rien !

* COMMUNIQUE DE PRESSE du 31 janvier 2014

J’apprends qu’à l’issue d’une nouvelle réunion entre Ville, Port et cluster d’entreprises, le Maire de Bordeaux accepte enfin d’envisager le lancement de l’activité « Refit » dans les formes de radoub des Bassins à flot. 

Il y met des conditions qui ne répondent pas totalement aux ambitions du projet initial, mais il donne un feu vert, encore inespéré il y a 4 jours, lors du Conseil municipal, lorsqu’il a violemment réagi à ma démonstration, prouvant que cette activité était tout à fait adaptée au site urbain en construction.

Pour avoir été, depuis 2003, à l’initiative d’une grande campagne de sensibilisation, finalement partagée par d’autres élus de différents bords, portant sur l’intérêt de développer une activité portuaire de maintenance et réparation navale sur Bacalan, je ne boude pas mon plaisir.

Comme quoi, il n’existe de combats perdus que lorsque l’on ne les mène pas.

Loin d’en faire une victoire personnelle ou partisane, j’ai l’humilité de dire ce soir que c’est un bon point pour Bordeaux, son rayonnement et sa jeunesse !

 

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