Crèches privées: le Maire persiste et signe !

Mirassou à Bx Sud, Fondation d’Auteuil aux Aubiers, People
and Baby à Ravesie… le Maire de Bordeaux systématise le recours au privé pour
la gestion déléguée (DSP) des nouvelles crèches de la ville.

Lundi lors du Conseil municipal, c’est la même procédure qui
a conduit la majorité municipale à confier à People and Baby la future crèche
des Berges du Lac dans le quartier GINKO.

Voici mon intervention :

« Vous justifiez, Madame l’adjointe, le recours à la
délégation de service public en évoquant le  « besoin de diversification » des
acteurs de la petite enfance. Cet argument est pour le moins spécieux.

On ne gère pas la petite enfance comme un
parking ou une patinoire !

La petite enfance est une chose trop sérieuse pour être
confiée au privé, donc au marché ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit. On
observe une recrudescence des appétits de sociétés privées dans ce secteur, il
est vrai, très lucratif. Lucratif, parce que, et c’est heureux, pour nos
enfants, on ne compte pas : CAF et collectivités financent en partie et
les parents paient… de plus en plus cher d’ailleurs !

La société People and Baby a dix d’existence et se targue d’avoir
multiplié par dix son chiffre d’affaire grâce à ses 150 établissements en France.
Fait rare dans ce milieu professionnel, elle a essuyé plusieurs conflits
sociaux, preuve d’une considération limitée des droits des personnels.

Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l’on
reconnait efficace en interne à la Ville? Le service public municipal a
les compétences et une solide expérience grâce à un personnel qualifié protégé
par un statut. C’est dans cette direction que nous aurons les meilleures
garanties de service public !  Vote contre. »

21 mars contre le racisme… qu’attend le Recteur d’Académie ?

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 21 mars est la journée décidée par l’ONU de mobilisation internationale contre le racisme et l’antisémitisme.

L’horreur de l’actualité à Toulouse, comme à Montauban, impose que les pouvoirs publics se mobilisent pour que la semaine d’Education contre le racisme, traditionnellement ponctuée d’initiatives en direction des jeunes, prenne une dimension exceptionnelle.

Comment ne pas s’étonner d’ailleurs que le Ministre de l’Education nationale, comme le Recteur d’académie n’aient pas accompagné la consigne de « minute de silence » avec les élèves ce jour, d’une invitation à s’emparer de la semaine du 21 mars pour promouvoir les actions éducatives et pédagogiques contre le racisme et l’antisémitisme ?

La légitime émotion autour de l’acte barbare et la compassion rassemblée dans une minute nationale de recueillement, ne sauraient exonérer l’Education nationale de sa responsabilité première pour la transmission des savoirs (esclavage, colonialisme, apartheid, shoah…), et le partage des valeurs républicaines dans une culture commune de tolérance et de solidarité.

La frilosité des programmes et l’absence d’instructions officielles cette année pour investir la SECR (Semaine d’Education Contre le Racisme) n’aident pas, selon moi, à prendre pleinement la mesure du cancer raciste qui continue à menacer jusqu’à tuer !

De même, le climat délétère entretenu depuis quelques années autour de thèmatiques xénophobes stigmatisant l’étranger ou certaines pratiques religieuses, en libérant « la bête immonde », ne concourt pas au besoin de sérénité de la vie publique.

Comme toujours dans l’histoire des hommes, c’est par l’Education qu’on combat l’obscurantisme. Le racisme et la xénophobie se nourrissent de l’ignorance. Comment donc ne pas interroger les choix politiques actuels qui considèrent l’Education comme un coût à réduire et qui se vantent de supprimer des milliers de postes d’enseignants chaque année ?

Aussi, compte tenu des circonstances dramatiques, je demande au Recteur d’Académie de bien vouloir prendre des dispositions éducatives adaptées à la portée universelle de la célébration du 21 mars.

 

Vincent MAURIN
conseiller municipal de Bordeaux
représentant de la CUB au Conseil académique au Conseil départemental de l’Education nationale (CAEN et CDEN)

Carte scolaire : du sang et des larmes !

Directeur d’école d’un quartier touché par la suppression d’un poste de RASED, j’étais ce matin devant l’inspection académique, parmi les enseignants, parents, élus dénonçant une carte scolaire terrible pour l’école publique.
En audience, j’ai assisté à l’effondrement de cette maman d’élève interrogeant le représentant de l’Inspecteur d’Académie : « Si vous arrêtez d’aider les élèves qui en ont le plus besoin quel avenir vous leur réservez ? ». L’émotion mêlée à la colère a imposé écoute, respect et profil bas d’une hiérarchie incapable de manifester l’assurance, voire l’arrogance qui accompagne traditionnellement ses réponses aux parents et enseignants mobilisés. L’argument principal de l’Inspecteur fut l’application de la loi de finances votée par l’Assemblée nationale dictant les suppressions de postes.
Pour ceux qui en doutaient, le budget est bien le vecteur essentiel permettant de dessiner une carte scolaire adaptée à la réussite de tous les élèves. Sur cette question, il faudra que chaque candidat à l’élection Présidentielle et Législative, annonce le niveau du curseur en faveur de l’investissement de la nation pour son système éducatif.
Pour le Front de Gauche, il faut porter cet effort de formation de 5,6 à 7 % du Produit intérieur brut (PIB).
Membre du Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN), j’interpellerai l’Inspecteur d’Académie sur une question troublante à Bordeaux :
– Les faveurs de l’Etat pour l’école privée : construction d’un collège, scolarisation des 2 ans… et même… postes d’adaptation (ceux-là même qui sont sacrifiés dans le public cette année) !

Vincent Maurin
Conseiller municipal et CUB
Groupe communiste

L’école publique pleure et le privé sourit…

COMMUNIQUE DE PRESSE

L’enseignement privé prend ses quartiers à Ginko au Lac !

En ce jour de mobilisation des personnels contre les fermetures de postes annoncées dans les écoles et collèges publics du département, je viens d’apprendre * que l’aménageur Bouygues revend deux parcelles au diocèse catholique pour la construction d’un collège privé et d’une église.

Lorsque j’avais dénoncé la rumeur, il y a près d’un an, à la suite d’un Conseil de quartier où les élus d’Alain Juppé avaient annoncé le projet de collège privé, CUB et Conseil général avait démenti !

Quelque temps après, j’exprimais ma crainte que le choix de Bruges, au lieu de Ginko, pour la construction du collège public sur les berges du lac en cours d’urbanisation, serve de prétexte et ouvre la porte à une opération privée sur la ZAC Ginko.

C’est le cas ! J’avais raison !

Où a eu lieu le débat présidant au choix ? Dans ZAC, le C signifie pourtant « concerté ». Par qui ? Avec qui ? Pourquoi les élus Mairie et CUB ont-ils été ignorés ?

Ce matin, en commission urbanisme de la CUB, face à ma réprobation, élus de Droite et PS, semblaient découvrir ces projets diocésiens. En quoi Bouygues est-il plus fondé à définir les priorités d’intérêt général que la représentation démocratiquement élue, redevable des choix de consommation de l’espace public ?

Quel crédit et  sérieux accorder à certains projets bordelais concoctés par de « petits arrangements entre amis » au sein des cabinets de Messieurs Juppé et Feltesse ?

Sur le fond:

Au moment où l’Etat se vante de réduire la dépense publique en supprimant des emplois dans l’Education nationale, il est indécent d’afficher une telle promotion de l’enseignement privé.

L’enseignement catholique a -t-il besoin des faveurs d’une ZAC quand il est largement surreprésenté à Bordeaux et dont les crédits municipaux ne cessent d’augmenter depuis 10 ans ? Au moment où la laïcité est fragilisée par des prises de positions inquiétantes en France, comme en Europe, doit-on promouvoir un lieu d’enseignement catholique ?

Et puis, une église est-elle nécessaire dans cette ZAC, quand existe déjà une grande chapelle dans la cité des Aubiers et que beaucoup conviennent qu’il faut « mutualiser » les équipements et favoriser le lien social entre l’ancien et le nouveau quartier ?

Aussi, je demande le gel de ces deux projets:
– afin de prendre le temps de mesurer leur portée d’intérêt général
– afin de définir les modes de concertations adaptés (élus et population).

Vincent Maurin

Conseiller municipal et CUB

groupe communiste

* je participais ce matin à la Commission urbanisme de la CUB où était présenté un bilan de la ZAC Ginko en vue du conseil de CUB du 17 février.

L’école publique en danger

L’école publique en danger

Les suppressions de postes et fermetures de classe mettent à mal la qualité du système éducatif, avec en conséquence directe l’augmentation du nombre d’élève par classe. L’ensemble des orientations gouvernementales, à commencer par le dogme de suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux qui justifierait tous les sacrifices, conduisent à une dégradation générale des conditions d’études pour les jeunes.

En supprimant l’accès à la maternelle dès 2 ans dans la plupart des écoles, le ministre de l’éducation nationale minimise l’importance de la scolarisation des jeunes enfants. La qualité de l’accueil est ainsi diminuée pour réaliser des économies sur le dos des familles et des collectivités auxquelles il incombera de financer des places d’accueil pour la petite enfance.  Réduire les inégalités scolaires passe au contraire par un allongement de la scolarisation obligatoire des enfants jusqu’à 18 ans, en la rendant accessible dès 2 ans!

Les moyens consacrés aux zones d’éducation prioritaire, les assistants d’Education, les Emplois de Vie scolaire, ou encore les postes RASED, pour combattre les difficultés scolaires, sont supprimés par ceux-là même qui tiennent un discours hypocrite sur « l’égalité des chances ».

Dans la logique d’une marchandisation des savoirs et d’une formation qui répondrait aux seuls besoins immédiats des entreprises, l’individualisation des parcours et la concurrence entre établissements sont devenues la règle, témoignant de l’instauration d’une école à plusieurs vitesses, avec laquelle on renonce à mettre l’excellence à portée de tous.  Nous refusons de laisser s’accroître cette concurrence et les inégalités entre les établissements.

A Bordeaux, l’école privée scolarise les 2 ans et a des moyennes d’effectifs souvent inférieures aux écoles publiques…et on ferme les yeux !
A Bordeaux, le Maire gèle les moyens de fonctionnement des 95 écoles publiques (Fournitures scolaires, transports, classes de neige…). Mais promeut l’école privée, dont les crédits municipaux augmentent chaque année !
A Bordeaux, le Maire ose augmenter de 33% les tarifs des repas des enfants des classes moyennes afin de diminuer de façon symbolique les tarifs des enfants de chômeurs… mais ceux-là n’ont pas le droit de manger chaque jour à la cantine, faute de place !
A Bordeaux, les dispositifs périscolaires sont délégués. Les tarifs, projets, prestations sont inégaux d’un quartier à l’autre.
A Bordeaux, les enseignants, parents et personnels municipaux attachés au service public sont mécontents !