La folie événementielle nous endort-elle ?

Enfin l’été arrive dans le ciel bordelais (ou presque…). Et avec lui, les animations de saison. Après la très commerciale Fête du Fleuve, la ville a relayé l’intiative d’un privé qui invitait les curieux à passer la nuit à la belle étoile dans le jardin public. Enfin, nos places et nos rues vont accueillir le catalan Jaume Plensa. Pour ma part, j’ai hâte de voir ses oeuvres.

Une sculpture de Jaume Plensa à Rio (Brésil). Le programme de son expo à Bordeaux: cliquer sur l’image

Mais cette frenésie évènementielle cache de moins en moins bien la trop grande frilosité du palais Rohan pour l’aventure culturelle. Ce qu’a certainement voulu mettre en avant le collectif OPA. Agitateurs du quartier Saint-Pierre et d’ailleurs, ils ont remis sur les murs de la ville une poésie écrite en 2008. J’en partage certains constats. Et en tous cas la volonté de réveiller la Belle Bordeaux dont, avec les camarades du Front de gauche, nous voulons révéler le caractère Rebelle ! Continuer la lecture de « La folie événementielle nous endort-elle ? »

Bordeaux, belle et rebelle ? Débattons-en maintenant

Mardi dernier, un premier évènement important a eu lieu pour construire l’alternative sur Bordeaux. Réunis à l’initiative du PCF et du Front de gauche, près de 70 citoyens et citoyennes de la ville ont pris part au premier débat pour construire un projet de gauche, libéré de l’austérité pour Bordeaux, les bordelaises et les bordelais. Réunion extrêmement riche en propositions et en échanges qui augure bien de l’apport essentiel du Front de gauche lors de l’élection municipale qui arrive.

Cette réunion a aussi été l’occasion de présenter le fruit du premier travail de coopérative citoyenne que nous avons engagé avec mes camarades communistes. Cela donne le journal ci-dessous et déjà des dizaines de propositions que nous voulons mettre en débat, enrichir et confronter. Ce n’est pas un travail exhaustif; la soirée de mardi a par exemple permis de pointer les manques sur la question de la jeunesse à Bordeaux. Mais c’est une première étape que je crois très importante car elle marque la volonté du Front de gauche bordelais de rassembler et de faire vivre des idées nouvelles pour l’emploi, les services publics, la petite enfance, l’environnement et la démocratie. C’est très prometteur.

Nous avons ensemble convenu que ces propositions devraient aussi être discutées avec nos concitoyens de toutes les villes de la CUB et même de Gironde. Tous ensemble, nous commencerons à en débattre sur le marché des Capucins ce samedi matin, avec une action « Porteurs de voix » elle aussi très prometteuse.

Un beau premier élan pour le Bordeaux belle et rebelle dont nous rêvons ensemble. Lire le journal

Prêt à conduire une liste de rassemblement à gauche pour Bordeaux !

La campagne des élections municipales de 2014 est lancée à Bordeaux.

Les premières candidatures sont annoncées.

Dans un contexte économique et social marqué par la crise et l’austérité, dans une période où colère et désespérance augmentent, dans un climat où la confiance envers le monde politique s’étiole, « il est grand temps de rallumer les étoiles » comme écrivait Apollinaire.

La consultation électorale de l’an prochain peut, si le peuple s’en empare, faire bouger les lignes. Continuer la lecture de « Prêt à conduire une liste de rassemblement à gauche pour Bordeaux ! »

Petite enfance: Bordeaux patine !

Il ne se passe pas une semaine sans que je sois saisi de cas précis de familles sans solution pour la garde ou la scolarisation de leurs enfants de moins de trois ans. Pour deux raisons:

L’objectif du maire de parvenir à 6000 places d’accueil petite enfance d’ici 2014 est en passe d’être atteint… Sauf qu’il ne suit pas la courbe de la demande ! Les nouveaux habitants sont là et les listes d’attente aussi…

Les annonces ministérielles ont stimulé la demande de scolarisation des enfants de moins de 3 ans… Sauf qu’il n’y aura que 3 postes dédiés pour 50 écoles maternelles à Bordeaux. Au final, il est possible qu’on assiste à un nouveau recul de la scolarisation des tout petits… Avec la bénédiction de la Mairie, qui ne veut pas débloquer les moyens en personnel ATSEM, ni agrandir les locaux…

Voici notre tribune municipale de juin:

Petite enfance: recul du service public !

 Il y a peu, sur France inter, Alain Juppé se vantait d’avoir supprimé, avec Nicolas Sarkozy, 150000 emplois dans la fonction publique et demandait d’aller encore plus loin aujourd’hui en dégraissant l’emploi des collectivités territoriales… Avec la multiplication des délégation de service public (DSP) concernant la petite enfance, c’est ce à quoi le maire s’emploie aujourd’hui à Bordeaux.

D’après un rapport présenté en février dernier (Chambre régionale des comptes),  seulement 36% des petits bordelais sont accueillis en crèche municipale. 55% des établissements petite enfance sont gérés par la commune. Ce taux est de 64% au plan national. Il est souvent de 100% dans les municipalités communistes. 

La délibération du conseil du 29 avril 2013 présente comme « innovante » le recours à une DSP pour le service de petite enfance. C’est une façon de voir les choses… Car constatant les insuffisances des opérateurs privés, de nombreuses collectivités se posent la question de mettre fin aux DSP pour réorienter en régie des services comme la gestion de l’eau et des transports en commun.

Alors que la récente grève des agents de la petite enfance a mis en avant le déficit flagrant de personnel dans les crèches municipales, le maire tourne le dos au service public, en ayant recours au privé. Car, les financements de structure étant conservés par la ville, c’est bien sur le service et en particulier sur les charges de personnels que la ville invite le futur prestataire à faire de économies. Quand on assume de faire des économies sur le dos de la petite-enfance et que l’on trouve ça « innovant », c’est qu’il reste du chemin pour retrouver le sens de l’intérêt gènéral.

De plus, et cela ne concerne pas uniquement la mairie, nous venons d’apprendre que seuls trois postes d’enseignant dédiés à l’accueil des deux ans seront attribués à la Ville de Bordeaux (l’un à Belcier, l’autre à Bacalan, le troisième à La Benauge). Le compte n’y est pas, la tendance à la déscolarisation des deux ans déjà fortement amorcée depuis plusieurs années (le manque de place pour faire dormir les « petits » et de personnel qualifié pour accompagner les enseignants étant les arguments favoris de la municipalité) ne sera pas inversée, contrairement à ce qui se fait dans un grand nombre d’écoles privées.

En effet, une volonté politique encore une fois insuffisante ne permettra pas aux petits bordelais, particulièrement aux plus défavorisés (aucun enfant de moins de trois ans au Grand Parc), de bénéficier d’une scolarisation à partir de deux ans. Là encore, les mesures d’austérité interdisant de recruter davantage d’enseignants rejoignent et prolongent les divers arguments qui visent à faire reculer l’offre de service public concernant la petite enfance.

Bordelaises, bordelais, ne laissons pas faire. Mobilisons-nous pour le droit à une offre d’accueil collectif pour les moins de deux ans et une scolarisation des moins de trois ans dans tous les quartiers de Bordeaux. Pour que Bordeaux soit belle et rebelle !

Logement social: urgence non partagée à la Cub !

 

« Mon intervention prendra une tonalité évidemment bien différente de celle des élus de droite qui viennent de donner le ton: haro sur le logement social ! Car cette délibération est pour nous d’abord pour nous le signe que le changement est possible.

Oui, l’objectif de conventionner 5000 logements sociaux en 2013 est un objectif très ambitieux, inégalé même. Mais la crise sociale prend une dimension tout à fait particulière sur la question du logement. Au point qu’avec le travail il devient un des facteurs principaux d’exclusion.

Les élus communistes l’ont dit ici des dizaines de fois : quand 60% des ménages girondins ne peuvent pas consacrer plus de 600 euros pour un T3 et qu’aucune des opérations d’aménagement qui sont soumises à notre approbation ne dépasse 25% de logements sociaux, c’est que nous avons un sérieux problème avec l’état réel de la société que nous sommes censés représenter.

Et ce ne sont pas les opérations d’accession dite « sociale » à la propriété qui pourront y répondre. Dans ce contexte de crise, l’accession « sociale » et les loyers PLS ne sont plus considérés par personne comme relevant du logement social. Et surtout pas par les organismes sociaux ni les associations qui oeuvrent sur le sujet. Ainsi, la communication du maire de Bordeaux qui annonce partout qu’il réalise 55% de logements sociaux dans ses grandes opérations, n’a aucun rapport avec la réalité: il faut y retrancher les 20% d’accession « sociale » et les 10% de PLS !

Cet objectif de 5000 conventionnements peut donc être salvateur. Il va nous permettre d’interroger ou de réinterroger chaque commune sur ses opérations. Je vous invite par exemple à reprendre nos précédentes interventions sur les opérations conduites à Bègles, Floirac ou Bordeaux. Vous y trouverez des pistes de travail.

En cœur de ville de Bordeaux, va ainsi d’ouvrir un important chantierchantier de réhabilitation du site de l’ancien commissariat Castéja. Chantier situé dans un quartier particulièrement dépourvu en logements sociaux et dans une ville encore très en-dessous des exigences de la loi SRU (16%). Pour nous, cette opération peut être une expérience pilote : réalisons à Casteja 100% de logements sociaux au lieu des 20% aujourd’hui programmés.

Des logements de qualité, répondant à la diversité des besoins en termes de logements sociaux et à l’excellence environnementale dans un quartier qui souffre beaucoup de la pollution.

Hélas, nous savons que, très soucieux de conserver ses ghettos de riches, le maire de Bordeaux argumentera qu’il n’est pas question de créer des ghettos de pauvres. Mais je rappelle une fois encore que 60% de girondins sont très loin des seuils nécessaires pour accéder au logement locatif dans ces quartiers là !

Sur un autre plan, cette délibération est aussi, Monsieur le Président le signe que l’austérité est le mal qui bloque toute velléité de changement véritable. Je cite d’ailleurs la délibération elle-même: « Compte tenu de la raréfaction des moyens, à mettre en corrélation avec le durcissement du contexte économique rencontré par les opérateurs de logement social, il est indispensable de veiller au bon emploi des deniers publics. »

Suggérer aux collectivités de passer la vitesse supérieure en termes de construction de logements sociaux, c’est très bien. Mais leur en donner les moyens financiers, serait encore mieux.

Prisonniers de l’injonction à la réduction des dépenses publiques, impulsée par Bruxelles, le gouvernement et la ministre Cécile Duflot vont dans le mauvais sens en réduisant sensiblement (de 10 000 à 6 500 euros) les aides aux conventionnements.

C’est donc bien l’austérité qui met en péril les objectifs d’une loi Duflot que nous avons pourtant plusieurs fois salué. Disons le tout net, cela risque d’être une impasse !

Nous appelons donc nos collègues de gauche, en particulier les parlementaires présents, à se ressaisir et à prendre conscience que la voie austéritaire n’est pas la bonne.

Ce sont maintenant les mal-logés, les travailleurs pauvres et les familles exclues des centres-villes qu’il faut entendre ! Il en est encore temps.

C’est avec cet espoir que nous soutenons ces objectifs de conventionnement.

Voir sur le même thème l’article de l’Humanité à l’occasion de l’assemblée générale des offices publics de l’Habitat.