Logement: quand nos interventions font avancer la cause du social

Aujourd’hui, c’est conseil municipal. Vendredi dernier, lors du conseil de CUB, un évènement peu ordinaire s’est produit; on en a trop peu parlé. En effet, suite aux interventions répétées du groupe des élus communistes, et des Verts, le président Vincent Feltesse a pris la décision de retirer pour la seconde fois une délibération concernant le logement social sur la ville de Bordeaux.

La première fois, il s’agissait d’une opération rue Bonnefin, à la Bastide, à deux pas du tramway, sur laquelle le ville avait timidement proposé 25% de logements très sociaux. « Trop peu au regard du retard de la ville de Bordeaux », avait estimé mon collègue Jean-Claude Galan qui intervenait lors du conseil du 28 juin. Moment de flottement, intervention des Verts qui appuient la notre et… retrait du dossier décidé par le président de la CUB; la ville de Bordeaux devra revoir sa copie.

Puis donc, lors du conseil de vendredi dernier, nous avions décidé d’intervenir sur une opération prévue rue Brunet. Là, la ville de Bordeaux voulait bien faire du logement social et même très social. Faut dire que c’est à Bacalan… les pauvres avec les pauvres ! Faut dire aussi qu’il s’agissait d’un terrain d’Etat et que grâce aux dispositions voulues par la ministre Cécile Duflot, plus on construit de logements sociaux sur un terrain d’Etat, moins son achat revient cher; il peut même devenir gratuit. 56% d’abattement sur celui-ci pour faire du PLS.

Sauf que… le PLS n’est plus considéré par personne comme relevant du logement social. Mais au nom de la « mixité sociale », le préfet n’accepte pas que l’on programme autre chose dans les zones sensibles. Le maire de Lormont l’avait déjà dénoncé plusieurs fois. Bref, suite à notre intervention, le président de la CUB décide là aussi de retirer le dossier et de taper de nouveau à la porte du préfet pour tenter de faire mieux.

Un épisode duquel je retiens que l’intervention des élus communistes finit par payer et que la gauche aurait tout intérêt à tendre plus l’oreille lorsque nous relayons l’urgence sociale.

 

Voici mon intervention de vendredi dernier:

« Dans cette opération, il n’y aura pas de logements sociaux type PLUS/PLAI, nous le regrettons. Même si elle se situe à proximité d’une cité de 300 logements exclusivement sociaux, et dans un quartier où le logement locatif social est majoritaire.

Vous le savez, pour nous la mixité sociale ne signifie pas ne plus construire de logements sociaux  dans les quartiers politiques de la ville. C’est pourquoi nous ne partageons pas la politique délibérée des services de l’Etat qui bloquent tout conventionnement de PLAI et PLUS dans les zones urbaines sensibles.

Cette politique va à l’encontre du souci de « parcours résidentiel » auquel beaucoup sont attachés et elle contribue à poursuivre la stigmatisation du logement social. Nous demandons donc aux parlementaires ici présents d’intervenir afin que cesse cette orientation discriminatoire à l’égard du logement social. (j’ai appris ensuite dans le débat que la sénatrice Françoise Cartron s’apprêtait à le faire… Tant mieux, on attend les resultats.)

D’autant, et j’en finirai là, que cette opération est la première à notre connaissance qui résulte directement des dispositions voulues par la ministre Cécile Duflot sur la cession bonifiée de terrains d’Etat pour le logement social.

Les 26 logements en PLS de la rue Brunet bénéficient d’une décote de 56%. On n’ose imaginer ce qu’il en aurait été si la ville avait obtenu le conventionnement en PLUS ou PLAI.

C’est en tout cas dans cette direction que nous pensons qu’il faut aller.

Et la ville de Bordeaux a par exemple l’occasion de le faire, en construisant 100% de logements sociaux sur le site de l’ancien commissariat Castéja et en réhaussant la part du logement locatif social dans les grandes opérations : Euratlantique, Brazza ou Bassins à flots. »

 

 

2 réponses sur “Logement: quand nos interventions font avancer la cause du social”

  1. Qu’en est-il de la zone du Bassin à Flot et de la pub scandaleuse de BOUYGUE et Cie sur des logements avec « vue sur le Bassin » etc… et du « squat des tsiganes bulgares à proximité du tram (à côté école maternelle) ?

    1. Merci pour votre commentaire. L’enjeu du logement pour tous est bien le défi qu’il me semble prioritaire à relever à Bordeaux. Le « quartier libre » laissé à Bouygues, nexcity, Fradin et consorts ne milite pas pour le logement social. Les squats sont la résultante de trois échecs: celui d’une Europe du chômage, celui d’une politique nationale rétive aux régularisations, celui d’une politique locale ( préfet, Cub, ville) peu ambitieuse pour l’intégration de ces familles.

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